Six mois après l'attaque du fourgon pénitentiaire à Incarville qui a coûté la vie à deux agents, le fugitif Mohamed Amra et son commando restent introuvables. Alors que l'enquête avance dans le secret, comment se portent les trois agents blessés ? Où en sont les accords sur les mesures urgentes pour la profession ? On fait le point.
C'était il y a six mois. Mardi 14 mai 2024, deux agents pénitentiaires perdaient la vie en mission lors de l’attaque de leur fourgon au péage d’Incarville, dans l’Eure. Trois autres étaient blessés. Le fugitif Mohamed Amra et les membres du commando sont toujours recherchés.
Comment vont les agents blessés ?
Dans cette attaque, trois agents pénitentiaires de Caen ont été blessés. Un agent pénitentiaire nous donne de leurs nouvelles. Depuis, "ils ont tous les trois été promus au grade de capitaine", mais deux d'entre eux pourraient être en incapacité de retravailler.
L'agent blessé à la jambe est actuellement en rééducation à Caen après plusieurs opérations au CHU de Rouen."Il sera handicapé à vie. Il ne retravaillera pas et sera mis en préretraite", nous explique-t-on.
Regardez ce compte rendu préparé par Magali Nicolin :
Le second agent, gravement blessé au bras, va subir une dernière opération pour que son bras retrouve un "minimum de mobilité", mais il "ne retrouvera pas l'usage de son bras". Selon nos informations, toujours sous le choc, cet agent proche de la cinquantaine "ne souhaite pas remettre l'uniforme". "Ça paraît compliqué de retravailler avec un bras."
Un troisième agent avait été légèrement touché, mais la blessure psychologique était très présente : "Il a changé de service, il est affecté au PSE pour la surveillance des bracelets électroniques."
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Où en est l'enquête pour retrouver Mohamed Amra ?
Six mois plus tard, où en est l'enquête ? Celui qui est surnommé "La Mouche" dans le milieu de la drogue est-il toujours vivant ? Se cache-t-il en France ou à l'étranger ? Il fait toujours l'objet d'une notice rouge à Interpol signalée dans tous les pays du monde.
Le fugitif Mohamed Amra et son commando restent introuvables, malgré les efforts des forces de l'ordre et les appels à témoins. "Nous n’avons pas de nouvelles, ils doivent enquêter en toute discrétion", nous souffle un syndicat.
Selon nos confrères de France Info, les enquêteurs poursuivent leurs investigations en fouillant dans son passé à Rouen, mais aussi à Marseille où il est soupçonné d'avoir commandité le meurtre d'un dealer depuis sa prison.
L'enquête s'intéresse aussi à quinzaine de ses proches, impliqués dans ses différentes affaires, qui ont été contactés.
Les enquêteurs ont également identifié le type d'arme et de munitions utilisées dans l'attaque spectaculaire qui a coûté la vie aux deux agents pénitentiaire : une arme de guerre appelée AR-15. Elle circule seulement dans les lieux très fermés de la criminalité. "C’est ce qui est utilisé dans les tueries de masse aux États-Unis. Ça montre bien que ce sont des armes qui ne sont pas forcément courantes en France, mais qui ont tendance à le devenir un peu plus fréquemment. Ce sont des armes extrêmement dangereuses", explique Christian Flaesch, ancien directeur de la police judiciaire de Paris, à France 2.
Des investigations sont toujours en cours pour retrouver l'origine des armes et les filières qui auraient pu être en lien avec Mohamed Amra.