Du 29 novembre au 2 décembre, un groupe de quatorze jeunes est entendu en audition libre à Bastia et Ajaccio, suite à l'occupation de la préfecture d'Ajaccio le 22 février dernier. Une action alors en soutien à la demande de rapprochement de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, deux détenus condamnés à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac.
Le lundi 22 février 2021, un petit groupe de jeunes nationalistes s'était introduit dans la préfecture d'Ajaccio. Leur action visait à demander la levée du statut de DPS (détenu particulièrement surveillé) avec un rapprochement sur l'île d’Alain Ferrandi et de Pierre Alessandri, deux membres du commando Erignac condamnés à perpétuité sur le continent en 2003 pour l’assassinat du préfet de Corse le 6 février 1998 et désormais arrivés à la fin de leur période de sûreté depuis presque quatre ans.
Lors de leur intrusion à la préfecture, les jeunes nationalistes avaient investi les bureaux du nouveau coordonnateur pour la sécurité en Corse, Michel Tournaire, et déployé des banderoles aux balcons portant les mentions "Libertà" et "Libertà pà Ferrandi". L'intégralité du groupe avait ensuite quitté la préfecture, encadrée par des policiers et des pompiers. Cinq étaient ressortis blessés du palais Lantivy, dont le fils d'Alain Ferrandi, Simon'Paulu.
Des faits pour lesquels ils sont entendus en audition libre depuis ce lundi 29 novembre et ce jusqu'au jeudi 2 décembre à Bastia et Ajaccio.
Des soutiens de la part des mouvements nationalistes
Dans le cadre de ces auditions libres, un communiqué en soutien au groupe de jeunes a été diffusé massivement sur les réseaux sociaux. "Aujourd'hui, tandis que la société corse dans son ensemble est gangrénée par la prédation mafieuse de tous les pans de notre économie, la justice coloniale française n'a rien eu de mieux à faire, neuf mois plus tard, que d'assigner ces jeunes à comparaître, explique le message publié sur le compte Facebook de Simon'Paulu Ferrandi. Nous appelons l'ensemble du peuple corse à rester mobilisé et uni dans le combat quotidien pour la Liberté de notre Patrie et de chacun de ses enfants."
Un élan de soutien à destination des quatorze jeunes entendus et qui s'est ensuite enclenché et généralisé du côté des mouvements nationalistes sur les réseaux sociaux avec Femu a Corsica ou encore Core in Fronte.
I giovanni seranu intesi à i cumissiarati di Bastia è d'Aiacciu micca davantu à i tribunali #Sulidarità https://t.co/Y5Sh28P18y
— Femu a Corsica (@Partitu_FemuAC) November 29, 2021
Contacté, le fils d'Alain Ferrandi, Simon'Paulu, a reconnu, lundi, sa participation à l'occupation de la préfecture d'Ajaccio lors de son audition libre, tout en "réfutant les actes de violence et d'agression" qui lui sont reprochés. Les auditions libres des quatorze jeunes nationalistes doivent ensuite être transmises au parquet, qui décidera des suites de l'affaire.
Le 22 octobre dernier, l’Assemblea di Corsica avait déjà voté à l'unanimité de son côté pour le rapprochement des deux condamnés du "commando Erignac". En parallèle, Alain Ferrandi avait même adressé une lettre directe au Président de la République Emmanuel Macron.