Le tribunal correctionnel de Montauban était appelé à juger l'ancien procureur de Cahors, ce 22 novembre 2024, pour des violences conjugales. Demande de renvoi, d'annulation de procédure de la part de l'avocat de la défense, l'audience qui s'est tenue dans un climat tendu s'est soldé par un renvoi de l'examen au fond du dossier.
C'est une audience correctionnelle particulière inscrite au rôle ce vendredi 22 novembre 2024, au tribunal judiciaire de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne. Le prévenu ? Alexandre Rossi, ancien procureur de la République à Cahors, poursuivi pour violences conjugales. Ambiance électrique au tribunal. La défense a provoqué plusieurs suspensions de séance en réclamant un renvoi puis une annulation de procédure.
La défense joue l'attaque
Ancien procureur de Cahors, désormais substitut général à la cour d'appel d'Aix-en-Provence dans l'attente de son jugement, Alexandre Rossi devait répondre, ce 22 novembre 2024, devant la justice de violences verbales et physiques sur son ex-femme et l'un de ses enfants. Mais l'examen des faits a vite tourné court avec plusieurs joutes portées par l'avocat de la défense.
Très rapidement, Me Marc Geiger a enchaîné les demandes : renvoi de l'affaire pour complément d'information et surtout, une annulation de procédure sur fond d'accusation d'impartialité lors de l'enquête. De quoi vexer le procureur de Montauban qui à l'audience rappelle les trois H appris à l'école de la magistrature : humilité, humour et honnêteté. Trois principes auxquels il a rajouté un quatrième : l'honneur.
L'audience a été suspendue à trois reprises, afin que le tribunal examine les trois demandes de la défense. Requêtes rejetées, notamment celle de nullité "mettant en cause l'action publique" ouvrant la voie à un recours. Me Marc Geiger a immédiatement saisi cette occasion. À la cour d'appel de Toulouse de se prononcer sur ce rejet de requête en nullité prononcé ce 22 novembre par le tribunal correctionnel.
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Les faits examinés à une date indéterminée
Ce procès devait se tenir sur fond de divorce. Alexandre Rossi est poursuivi pour des violences conjugales. Il aurait saisi sa femme par le bras avant de la bousculer. Lui aurait dit : "je vais te massacrer". L'ancien procureur s'en serait également pris à l'un de ses enfants, le giflant, lui portant des coups aux jambes. Il l'aurait également rabaissé en lui disant : "tu ne vaux rien".
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Alexandre Rossi avait été interpellé et placé en garde à vue en avril 2024, après plusieurs plaintes de son épouse avec laquelle il était en cours de séparation. Depuis, le magistrat a contre-attaqué, accusant son ex-femme de violation de la vie privée à l'aide, dit-il, de caméra, balise et piratage de ses comptes sur les réseaux sociaux.
Après un premier renvoi pour raisons de santé en juin 2024, Alexandre Rossi sera jugé à une date désormais indéterminée.