"Elles ont vécu dans la maison de l'horreur" : 20 ans de prison minimum requis à l'encontre d'un homme, accusé de viols et d'actes de barbarie en famille

Après quatre jours d'audience, l'heure était aux réquisitions ce vendredi matin, 22 novembre 2024, à la cour d'assises de l'Ariège. Au moins 20 ans de réclusion et huit ans de prison ont été requis à l'encontre d'un homme accusé de viols et d'actes de barbarie sur trois filles de son ancienne compagne. Celle-ci est accusée de complicité.

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Un réquisitoire de près de deux heures, ce 22 novembre 2024, devant la cour d'assises de l'Ariège, à l'encontre de Jean-Philippe D. et de son ancienne compagne. L'accusé, âgé d'une cinquantaine d'années, est jugé pour des viols et des actes de torture commis sur trois des filles de son ancienne compagne. Cette dernière est accusée de complicité. Face à l'horreur des faits reprochés, l'avocat général a requis de lourdes condamnations.

"Elles ont vécu dans la maison de l'horreur"

"Je veux surtout qu'il ne puisse plus faire ce qu'il a fait et qu'il soit puni pour cela, déclarait simplement, Néguineva Momeni, l'une des victimes et partie civile, à l'ouverture de ce procès. "J'ai subi des viols, de la maltraitance physique et psychologique, de la privation de nourriture. On a dormi dehors par tous temps, qu'il neige, qu'il pleuve, qu'il vente. On a beaucoup souffert", confiait-elle encore.

Les violences et sévices ont duré des mois, des années. "Elles ont vécu dans la maison de l'horreur", a déclaré l'avocat général, ce vendredi 22 novembre 2024, lors de son réquisitoire. "Néguineva était son esclave sexuelle, avec plus de 700 rapports sexuels non consentis et dégradants."

Me Nicolas Raynaud, avocat de Jean-Philippe D, évoque "un amour déplacé, destructeur, mais un amour quand même." Enfance malheureuse avec un père absent, "une mère aussi chaleureuse que la banquise", décrit la défense. "Cela ne justifie rien, ça ne pardonne rien, mais ça explique tout", dit Me Nicolas Raynaud.

Au vu de la durée, de la répétition et de la barbarie des faits, il a requis une peine minimale de 20 ans, assortie d'une période de sûreté, à l'encontre de Jean-Philippe. "Un personnage déroutant, très intelligent et avec une haute opinion de lui-même. Manipulateur, despotique, narcissique. Séduire, pour mieux détruire", liste l'avocat général lors de son réquisitoire. Une injonction de soins de dix ans, compte tenu "du risque de récidive" a également été réclamée.

Jugé pour viols, actes de torture et de barbarie, l'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

L'emprise

La mère des jeunes femmes, coaccusée dans cette affaire, était-elle sous l'emprise de son compagnon à l'époque, au point de ne rien dire ? C'était l'une des questions centrales de ce procès sordide. Me Julie Racoupeau estime que sa cliente "était sous une emprise sectaire, corporelle et mentale. Elle était lobotomisée, comme morte. Elle est dévorée par la culpabilité de ne pas avoir été capable de s'opposer."

Même si la notion d'emprise est retenue par les jurés, l'avocat général estime qu'elle est insuffisante pour abolir sa responsabilité, et demande que sa complicité soit reconnue. Une peine de huit ans d'emprisonnement immédiat, assortie d'une injonction de soins de cinq ans, a été requise à l'encontre de la mère des victimes. L'avocat général a également demandé l'inscription des deux accusés au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes.

Les jurés se sont retirés peu avant 16 heures pour délibérer. Le verdict était attendu dans la soirée.

(Propos recueillis à l'audience par Justine Salles)

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