L'Assemblée de Corse a voté en faveur de la création de compagnies maritimes régionales mardi 6 septembre.
Mardi 6 septembre, l'Assemblée de Corse a voté en faveur de l'acquisition de deux navires de la MCM et de la création de deux compagnies martimes régionales à 36 voix, dont celles des nationalistes, de la droite et d'Antoine Ottavi qui vient de quitter le groupe Prima a Corsica.
Le Front National s'est abstenu et les trois députés communistes ont voté contre le projet. Prima a Corsica n'a pas pris part au vote.
Le projet présenté par l’exécutif le 30 août dernier, qui prévoit un partenariat public-privé à travers des sociétés d’économie mixte, avait reçu un avis favorable de la part du Conseil économique, social et culturel de Corse.
Côté syndical, les avis sont partagés. La CGT Marins a dénoncé dans un communiqué le démantèlement organisé de la MCM après la cession par celle-ci de deux navires-Le Monte d’Oro et le Paglia Orba- à la collectivité territoriale de Corse.
"Cette nouvelle magouille, après la liquidation organisée de la SNCM, par l’Etat et Transdev, permettrait ainsi, à fin 2017 après les élections nationales et territoriales en Corse, de procéder à une découpe et un plan social de masse dans la nouvelle compagnie qui a repris 6 navires de la SNCM et 900 salariés, sur le modèle, Mory Ducros-Mory Global."
Le secrétaire général de la CGT Marins, Frédéric Alpozzo, a demandé aux élus de l’Assemblée de Corse de rejeter la délibération de ce rapport.
FO s'est également montré très critique vis-à-vis de la création des deux compagnies maritimes : "le contribuable va payer les bateaux, l'essence et les salaires. Et une société privée, majoritiare, va en tirer les bénéfices", a déploré Marcel Santini, responsable FO pour le secteur privé.
"De plus, la sécurisation des contrats de travail n'est pas assurée. Pour toutes ces raisons, nous nous sommes positionnés contre ce projet bien que notre a priori fût favorable", a poursuivi le responsable syndical.
La CFE-CGC se montre prudente. Ainsi, même si le 30 août dernier elle a renouvelé son "intérêt pour une structuration combinant deux sociétés d’exploitation et une société d’investissement", option proposée par l’exécutif, elle "met en garde contre tout scénario entraînant une ‘découpe sociale’ d’une ou des compagnies opérant sous pavillon français".