Le point sur la situation en Corse en matière de stupéfiants, du profil des consommateurs aux chiffres des saisies, en passant par le nombre d'affaires traitées par la justice.

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En Corse, on ne consomme pas moins, mais on vend, et on consomme différemment. C'est ce qui ressort de notre enquête, dévoilée cette semaine sur notre site. 
C'est également ce que pourraient laisser penser certains chiffres : 

Il semble toujours mal vu de fumer du cannabis sur l'île. Alors que, sur le continent, la consommation est presque totalement décomplexée, ce n'est pas le cas en Corse. Cette drogue douce est souvent associée à quelques clichés réducteurs (en gros, reggae et zadistes) qui la cantonnent à une certaine catégorie de la population, pas vraiment au sommet de la popularité sur l'île. 

195 kilos de cannabis saisis en 2021

Ainsi, si dans l'ensemble de la France, 7 % des jeunes de 17 ans confessent en faire un usage régulier, ils ne sont que 3 % en Corse. Et pourtant. A en croire les chiffres des autorités, le marché du cannabis n'est pas vraiment en berne. 
En 2010, elles avaient saisi 54,7 kg. En 2015, c'était 159,5 kg, en 2021, 195 kg.

Les saisies de cocaïne, et d'héroïne, ont une trajectoire moins linéaire.
En 2010, on parle d'une saisie totale de cocaïne de 6,8 kg. En 2015, c'est 2,2 kg, et en 2021, 4,5 kg. 
En ce qui concerne l'héroïne, c'est 2,2 kg en 2010, 2,4 kg en 2015, et 3,5 kg en 2021. 
Le nombre de personnes, sur l'île, ayant reconnu avoir essayé la cocaïne (3 %) est très proche de la moyenne nationale (2,8 %).

La drogue, un produit de luxe en Corse...

Et pourtant, pour être consommateur en Corse, il faut en avoir les moyens. Les tarifs pratiqués sont invariablement supérieurs à ceux du continent. 
Le gramme de résine de cannabis se négocie à 10 euros, contre 8 euros de l'autre côté de la Méditerranée. Le gramme de cocaïne, lui, monte à 80-100 euros (60-70 euros au niveau national), et l'héroïne, elle, se vend à des sommes deux fois supérieures à Paris, Marseille ou Grenoble (60-80 euros contre 30-40 euros). 

Le profil des consommateurs est très contrasté. Bien sûr, on retrouve, à ces tarifs-là, une forte proportion d'addicts ayant une activité rémunérée (48 %). Mais on en trouve également chez les inactifs (23 %), les retraités (11 %), et même en prison (15 %) ou dans les établissements scolaires (3 %). 

Il en va de même pour l'âge. Toutes les générations sont concernées. Même si la majorité se situe entre 30 et 49 ans (52 %). 

Enfin, le nombre d'affaires enregistrées chaque année par la justice insulaire en matière d'infractions à la législation sur les stupéfiants se compte en centaines. Depuis l'apparition du Covid, les statistiques marquent un peu le pas. 
683 affaires en 2018, 720 en 2019, 579 en 2020 et 401 au 7 décembre 2021. 

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