"La France est un pays ami", a déclaré lundi le président de l'Assemblée territoriale de Corse, le nationaliste Jean-Guy Talamoniqui veut "imposer des relations apaisées entre la Corse et Paris".

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"Les Corses n'ont pas accepté que notre élection soit remise en cause par des déclarations hystériques à Paris", a déclaré Jean-Guy Talamoni sur France Info avant d'être reçu lundi après-midi par le Premier ministre Manuel Valls, en compagnie de Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse.

"Aujourd'hui la question est d'imposer des relations apaisées entre la Corse et Paris. La France est un pays ami et nous ne tenons aucun propos provocateur vis-à-vis de qui que ce soit", a-t-il ajouté, se félicitant des "messages de sympathie reçus" du continent.

"L'opinion publique a trop souvent une image caricaturale de la Corse"

"Notre démarche n'est pas du tout anti-française. C'est une démarche pour être nous-mêmes, ce que nous n'avons jamais cessé d'être, c'est-à-dire une nation", a-t-il indiqué. "Je suis indépendantiste. Personne ne peut être surpris (...) Ce ne sont pas du tout des propos provocateurs ou agressifs à l'endroit de qui que ce soit", a précisé Jean-Guy Talamoni.

Selon le président de l'Assemblée de Corse, "la France donne des leçons de droits de l'homme au monde entier et c'est vrai qu'elle a oeuvré pour les droits de l'homme à une certaine époque. Mais aujourd'hui, quel est ce comportement vis-à-vis d'un peuple, un petit peuple, comme le peuple corse, qui est placé sous sa tutelle depuis le XVIIIe siècle?"

"L'opinion publique a trop souvent une vision caricaturale de la Corse", a déploré sur RMC Gilles Simeoni. "Au-delà de la victoire des nationalistes, les Corses ont exprimé une immense aspiration à la démocratie".

Le président du Conseil exécutif a ajouté "attendre du gouvernement qu'il considère qu'il n'y a pas de sujet tabou" dans les discussions. Les dirigeants insulaires souhaitent notamment aborder certains points sensibles avec le gouvernement : l'amnistie des prisonniers "politiques", un statut que Paris ne reconnaît pas, la co-officialité de la langue corse, l'instauration d'un statut de résident pour limiter la spéculation et d'une fiscalité adaptée, et l'inscription de la Corse dans la Constitution pour lui accorder une plus grande décentralisation.

Ce dernier point s'inscrit dans le cadre de la réforme du statut particulier de l'île adopté en 2000 par le gouvernement de Lionel Jospin dont Manuel Valls était alors le conseiller.

L'assemblée de Corse, à majorité de gauche, avait voté le principe de cette inscription, par 46 voix sur 51 le 27 septembre 2013. L'inscription de cette place spécifique de la Corse dans l'appareil institutionnel français nécessite une réforme de l'article 72 de la Constitution consacré aux collectivités territoriales.
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