"Ce n'est pas une histoire de pro ou anti-crèches" : polémique autour d'une crèche vivante dans l'espace public

L'installation ce samedi 14 décembre d'une crèche vivante sur une place publique crée la polémique à Toulouse. Un élu écologiste dénonce une atteinte à la laïcité. Un argument balayé par la majorité municipale. Alors que dit la loi sur ce type d'événements ? Éléments de réponse.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Une municipalité peut-elle soutenir l'installation d'une crèche vivante, qui fait du prosélytisme sur une place publique ? La question se pose après la polémique soulevée par un élu de Toulouse en cette fin d'année.

Une crèche dans un espace public

La manifestation n'a duré que quelques heures ce samedi 14 décembre, mais elle n'est pas passée inaperçue. L'association catholique "Vivre Noël autrement", a organisé une crèche vivante en plein cœur du centre-ville. La municipalité, qui a donné l'autorisation de l'événement a fourni des moyens matériels à cette installation.

Le problème, c'est que les organisateurs semblaient loin d'une simple démarche culturelle, à l'occasion des fêtes. Le prosélytisme et l'évangélisation du public sont écrits noir sur blanc sur les prospectus et les affiches, où cohabitent les logos de l'association catholique et de la mairie de Toulouse.

Polémique sur le net

Les premières réactions ne se sont pas fait attendre. Au point de provoquer une polémique sur le réseau social X (ex-Twitter). L'élu écologiste Régis Godec a dénoncé la forte connotation religieuse de la manifestation et l'atteinte à la loi sur la Laïcité de 2005.

"Le souci, c'est que cette association n'a sûrement  pas précisé l'action de prosélytisme lorsqu'elle a demandé l'autorisation à la municipalité", explique Régis Godec. "Et pourtant, elle assume son caractère religieux. Je pense que la mairie de Toulouse a été tout simplement abusée. Ce n'est pas une histoire de pro crèche ou anti crèches, ça va bien au-delà".

La ville dans son bon droit ?

Du côté de la municipalité, on balaye ces arguments d'un revers de la main, texte de loi à l'appui : "Il est possible d'installer une crèche sur un emplacement public à la différence d'un bâtiment public", affirme sur X Pierre Esplugas-Labatut, en charge des manifestations culturelles. La municipalité estime être dans son bon droit.

Depuis la loi de 1905 relative à la séparation des Eglises et de l’Etat, les manifestations religieuses sont encadrées dans l’espace public. L’article 28 stipule qu’il est "interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit".

Déjà montrée du doigt

Mais il peut y avoir des exceptions, y compris pour une autorité publique si elle agit "dans le cadre d’une exposition culturelle, artistique et festive". Pour les crèches entre action culturelles et cultuelles, le législateur reste flou, laissant aux collectivités une liberté d'action que beaucoup dénoncent. En l'occurence, ici, c'est le caractère prosélyte de la manifestation qui est dénoncé.

Lire aussi : Toulouse. Division autour de la crèche vivante de la communauté catholique

Cette même association, "Vivre Noël autrement", qui plante sa crèche de Noël depuis 2014 dans la ville rose avait déjà fait des remous. En 2019, une manifestation de militants anti capitaliste avait interrompu l'événement, provoquant la colère de l'évêché.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information