Toulouse : division autour de la crèche vivante de la communauté catholique

Samedi, la crèche vivante organisée par l'association Vivre Noël Autrement à Toulouse a été interrompue par une dizaine d'individus se déclarant "anticapitalistes". L'événement divise au sein même de la communauté catholique locale. Certains pratiquants en dénoncent l'influence traditionaliste.

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Il est 15 heures, samedi 14 décembre, lorsque la crèche vivante, installée place Saint-Georges, est interrompue aux cris de "Stop les fachos" par une dizaine d'individus. Au fil des minutes, la situation dégénère. D'autres manifestants se revendiquant de la mouvance anticapitaliste rejoignent le groupe et montent sur scène. Une bousculade débute.
 
" Pour nous, ils étaient difficilement identifiables. Par exemple, ils ne portaient pas de gilets jaunes, explique Erwan Demolins, en charge de la communication de l'association Vivre Autrement Noël à Toulouse. 

Ils ne se sont pas contentés d'empêcher le déroulement de la crèche et de crier "Stop aux fachos !". Ils ont aussi prononcé des slogans anti-Macron, anti réforme des retraites, contre l'église, contre les catholiques.

Un membre du site local d'extrême-droite, Infos-Toulouse, présent sur place assure avoir été également agressé. Une version contestée par des membres du groupe de manifestants et par des témoins :
 

Une vague d'indignation

L'incident suscite l'indignation du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, condamnant "le comportement irresponsable de manifestants".

Sur Twitter, l'Archevêque de Toulouse Monseigneur Le Gall déplore : 

que le simple rappel de la naissance de Jésus et des valeurs qu'elle véhicule ne soit plus respectée dans notre pays. J'invite chacun à défendre pacifiquement la liberté d'expression ainsi qu'à respecter l'histoire et les traditions de notre pays.

  Cette affaire ne fait pourtant pas l'unanimité au sein même de la communauté catholique toulousaine :

Je n'approuve pas cette interruption, nous explique Marie (prénom d'emprunt), quoique je serais assez d'accord avec les manifestants au sujet du terme facho. Mais je n'approuve pas non plus cette crèche


L'influence des traditionalistes

Cette pratiquante explique les raisons de ce point de vue : "Cette crèche vivante a commencé en 2011. C'est un peu court pour parler d'une tradition ! Si on interroge les vieux toulousains, et à ma connaissance, il n'y a jamais eu avant une crèche vivante sur une place publique à Toulouse. Mais il faut aussi être attentif aux bénévoles qui y participent : les enfants déguisés dans la crèche appartiennent à l'école privée hors contrat, Garonne-Pyrénées. Il suffit de lire son projet éducatif pour constater qu'elle se réclame de "saint Josémaria, le fondateur de l'Opus Dei"
 

Marie met aussi en avant la participation à la crèche de la chorale Chœur Evangelus appartenant à l'institut du Christ Roi souverain prêtre. Une communauté installée à Toulouse et située dans la mouvance traditionaliste
 


L'archevêque et l'Opus Déi

Les membres de la crèche vivante, dont Erwan Demolins, se défendent, de tout prosélytisme : " Nous ne sommes affiliés à aucune communauté, à aucune paroisse. Nous sommes une association laïque. Nous sommes là en effet pour interpeller les gens, leur rappeler que Noël est avant tout un évènement culturel célébrant la naissance du petit Jésus. Nous avons besoin de bénévoles et c'est vrai que les chrétiens viennent plus facilement nous aider. Des ensembles musicaux "laïques" comme Menüra et Eclats de voix sont à nos côtés. Nous sommes ouvert à tous."  

Marie a son avis sur la question : "Les provocateurs ne sont-ils pas ceux qui ont commencé et qui en manipulant l'opinion publique aggravent les tensions de notre pays ? s'interroge la paroissienne. Le communiqué de Mgr Le Gall démontre une chose : il soutient et est soutenu par l'Opus Dei."
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