Lors de la séance publique du Sénat ce mercredi 17 mars, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a annoncé que la réforme du CAPES serait revue. Les défenseurs de la langue corse saluent cette modification, mais restent méfiants.
"Je vais vous donner satisfaction". Interrogé par le sénateur nationaliste Paul-Toussaint Parigi, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a annoncé, ce mercredi 17 novembre, que le gouvernement allait revoir sa copie concernant la réforme du CAPES.
Le texte inquiète syndicats étudiants, partis nationalistes et collectifs de lycéens depuis de nombreuses semaines. Mise en marche en janvier dernier, la réforme compte modifier les modalités du concours du CAPES de langue corse.
La première mouture prévoyait de faire la part belle à la langue française lors des épreuves : les coefficients des épreuves en langue corse seraient passés de 7 à 4 et les coefficients des épreuves en langue française de 4 à 8.
Retour d'un coefficient corse supérieur
“La réforme du CAPES nuit aux langues régionales. C’est à l’enseignement même du corse que vous vous en prenez", avait lancé l'élu corse Paul-Toussaint Parigi (Femu a Corsica), lors de la séance publique au Sénat, à l'intention du ministre.
Paul Toussaint Parigi (@ecologistesenat) interroge @jmblanquer : “La réforme du #CAPES nuit aux langues régionales. C’est à l’enseignement même du corse que vous vous en prenez ! Nous confirmez-vous que vous reviendrez sur l'erreur historique de cet arrêté ?” #QAG pic.twitter.com/yPvV8nUkpa
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Celui-ci a tenu à rassurer son interlocuteur : "Les langues régionales font partie du patrimoine de la France. Nous encourageons l'apprentissage des langues régionales. Personne ne peut chercher à faire croire le contraire", avant de rappeler que "95 % des élèves de 6e apprennent le corse" sur l'île.
Jean-Michel Blanquer a poursuivi : "Nous faisons évoluer le CAPES de corse pour aller dans le sens que vous souhaitez. (...) Le coefficient était basé à partir des règles valables pour l'ensemble des CAPES. On va l'adapter à la situation des langues régionales."
Le ministre a ainsi assuré "un coefficient de 8 sur 12 de matières passées en langue corse", et précise : "c'est donc davantage que la dernière version du CAPES".
.@jmblanquer répond à Paul Toussaint Parigi : “Je vais vous donner satisfaction. Oui, nous encourageons l’apprentissage des langues régionales. 514 titulaires du #CAPES, 170 000 élèves apprennent une langue régionale.”#QAG #CAPEShttps://t.co/7WYeO9wkms pic.twitter.com/5NFVrEZAA4
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Une nouvelle version
Une nouvelle version de la réforme doit donc être présentée. Pour Davia Benedetti, présidente du jury de CAPES de langue corse, toutes les inquiétudes ne sont pas levées : "Nous nous réservons le choix de travailler sur la proposition. Il faut préserver la compétence en langue corse. Dans les déclarations de madame la rectrice, il semble qu'il y ait une épreuve disciplinaire appliquée dans laquelle on évalue la compétence de l'enseignant. Cette épreuve-là serait en français et en corse", regrette-t-elle.
La rectrice, Julie Benetti, l'a assuré : le français restera dans la réforme du CAPES. "Il s'agit de trouver le juste équilibre. C'est-à-dire de pouvoir vérifier les compétences linguistiques des candidats puisqu'ils ont vocation à devenir professeur de langue et écriture corse. Mais aussi de pouvoir apprécier leur aptitude à se projeter dans le métier de professeur, à s'approprier et à transmettre les exigences du service public et les valeurs de la République."