C'est la fin d'une aventure industrielle qui aura duré plus d'un demi-siècle au sud de Bastia. La manufacture Corse de tabac, installée à Furiani depuis 1964, fermera ses portes en décembre.
La manufacture corse de tabac, la Macotab, est la dernière usine de cigarettes de France. Elle fermera ses portes, définitivement, à la fin de l’année.
L’annonce a été faite, mardi 26 septembre, aux représentants des salariés par les dirigeants du groupe international Seita-Imperial Tobacco. Les 29 employés que compte l’usine ne connaissent encore rien de leur avenir.
« Tous nos voyants sont au vert au niveau fabrication. On a une usine qui marche bien, mais qui n’a plus suffisamment de commandes pour assurer la pérennité de l’entreprise. La fermeture est actée. Après la fin de la production prévue à la fin de l’année, on attaquera les négociations pour le départ des salariés dans les meilleures conditions possibles », explique Jean-Paul Gambini, représentant du personnel.
Menacée depuis longtemps
Cette année, la manufacture va produire environ 650 millions de cigarettes. En 1980, elle en produisait le double. De la première usine de cigarettes installées en 1924 à Toga jusqu’à la création de la manufacture à Furiani en 1964, la Macotab a employé jusqu’à 200 salariés à son apogée.
Très longtemps soutenue par l’État et ses caisses renflouées à plusieurs reprises par le groupe Seita, la manufacture de Furiani était menacée depuis longtemps par des projets de fermeture. « Ce projet est nécessaire sous trois angles, il y a la baisse continue des volumes légaux de produits de tabac qui sont mis sur le marché en France, il y a eu récemment la dénonciation d’un contrat par Phillip Morris France pour qui Macotab produisait une partie des volumes mis sur le marché français. La troisième raison, c’est la fin progressive de la spécificité fiscale corse d’un point de vue fiscal sur les produits du tabac », détaille Cyril Lalo, directeur des relations extérieures de la Seita.
La manufacture corse de tabac fermera ses portes au 31 décembre, la fin d’une histoire manufacturière bastiaise qui aura duré un siècle.