Le projet pourrait, à l’avenir, inspirer toute la Corse. Dans le Cap, huit communes vont dès la mi-janvier, réguler les locations saisonnières sur les plateformes en ligne. Ils vont imposer de nouvelles règles aux propriétaires. Un dispositif novateur sur l’île mais déjà pratiqué sur le continent.
Dans le Cap-Corse, les maires ont décidé de faire la chasse aux locations saisonnières. L'enjeu est de taille : à Erbalunga et dans les autres villages, près de la moitié des logements sont vides l'hiver.
Grâce à ce nouveau dispositif, le président de la Communauté de communes Patrick Sanguinetti espère mieux encadrer cette pratique.
“Les propriétaires de résidence secondaires, notamment, préfèrent louer en saisonnalité. Ils trouvent leur compte, peut être alors il en faut, c'est bien. C'est aussi un outil économique, puisque ça permet un développement touristique, mais ça ne doit pas se faire au détriment des personnes habitant. Et actuellement, c'est ce qui se passe, donc on essaie de trouver un juste équilibre entre la location saisonnière et la location à l'année pour les gens du territoire, les jeunes qui veulent s'installer.”
La taxe de séjour prélevée automatiquement
À partir de la mi-janvier, pour transformer son logement, il faudra désormais obtenir l'autorisation de la mairie. La taxe de séjour, parfois contournée aujourd'hui, sera prélevée automatiquement.
Une mesure jugée plus juste pour les professionnels du tourisme, comme Jean-Paul Pieri, fondateur de l'hôtel Castel Brando.
“Nous, les hôtels, nous avons toujours payé la taxe de séjour. Il est normal que les gens qui louent à la semaine participent aussi. Après, c'est à la mesure de leur activité et de leur chiffre d'affaires.”
En plus de cette taxe, les communes signataires devront mettre en place leur propre règlement. À Luri, les propriétaires seront limités à un meublé de tourisme maximum et la maire Anne-Laure Santucci est prête à être encore plus sévère.
“Si nous décidons, par exemple que 24, 50, 80 meublés de tourisme suffisent, le 81ème, il n'aura pas l'autorisation, donc c'est une façon aussi de maîtriser cette location estivale.”
Si pour le moment, 8 communes du Cap Corse ont décidé de franchir le pas, les villages alentours devraient suivre le courant de l'année 2023.
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