En dépit de la décision du Conseil d'Etat de suspendre l'arrêté anti-burkini pris par la commune de Villeneuve-Loubet (Alpes-maritimes), certains maires corses ont annoncé qu'ils allaient maintenir leur texte. La Ligue des Droits de l'Homme a annoncé qu'elle poursuivrait ces derniers en justice.
Le Conseil d'Etat a suspendu vendredi 26 août l'arrêté anti-burkini pris par la commune de Villeneuve-Loubet (Alpes-maritimes) et validé par le tribunal administratif de Nice le 22 août dernier.
En dépit de cette décision, certains maires, dont celui de Villeneuve-Loubet, Lionnel Luca, et celui de Sisco, Ange-Pierre Vivoni, ont déclaré qu'ils maintenaient leurs arrêtés.
Une réaction jugée inadmissible pour la Ligue des Droits de l'Homme qui compte déposer un recours devant le tribunal administratif contre tous les élus qui refusent de retirer leurs arrêtés interdisant l'accès aux plages à "toute personne n'ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes moeurs et de la laïcité".
Dans son avis, le Conseil d'Etat avait souligné avec insistance que toute interdiction de ces tenues de bain islamiques très couvrantes devait s'appuyer sur des "risques avérés" pour l'ordre public.
Dans cette décision de dernier recours, qui fera autorité pour toutes les juridictions administratives de France, le Conseil d'Etat avait rappelé à tous les maires qui ont invoqué le principe de laïcité qu'ils ne pouvaient se fonder sur "d'autres considérations" que l'ordre public, "le bon accès au rivage, la sécurité de la baignade ainsi que l'hygiène et la décence" pour interdire l'accès aux plages.
De son côté, le maire de Sisco, Ange-Pierre Vivoni, dit ne pas se sentir "concerné par la décision du Conseil d'Etat".
Mon arrêté n'était pas de la prévention, je l'ai pris pour la sécurité des biens et personnes de ma commune, je risquais d'avoir des morts", a-t-il expliqué.
En revanche, le maire de Cagnano, Abert Mattei, a annoncé qu'il allait retirer son arrêté.