Nouvelle agression d'un détenu envers un surveillant : la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Mageulone sous tension. Le personnel demande le transfert dans d'autres établissements de ces individus violents.
Vendredi 20 décembre 2024, un surveillant de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone a été violemment frappé au visage par un des détenus présentant des troubles psychiatriques.
Une nouvelle agression qui s'inscrit dans une atmosphère déjà tendue : le jeudi 5 décembre 2024, les surveillants de la prison ont bloqué leur établissement pour dénoncer les dégradations de leurs conditions de travail.
Coup au visage
À l'ouverture de sa cellule ce vendredi matin, "un détenu violent et dangereux présentant des troubles psychiatriques et d'addictologie, a hurlé, forcé le passage et foncé sur les surveillants présents, à savoir deux membres du personnel et un gradé", raconte une des représentantes FO justice de Villeneuve-lès-Maguelone.
Suite à son acte, l'individu a donc été placé au quartier disciplinaire. Mais c'est lorsqu'on lui a demandé de procéder à la fouille intégrale qu'il a frappé un des surveillants au visage et, ce, de façon très violente.
Quand ce genre de profil s'énerve, c'est ingérable, leur force est décuplée.
Fanny Rigal- représentante FO justice
Plusieurs agents ont dû intervenir pour finalement réussir à le maîtriser. De son côté, "le surveillant est parti aux urgences, il a plusieurs jours d'ITT et a été mis en arrêt de travail", détaille Fanny Rigal.
Déjà quelques jours plus tôt, le dimanche 15 décembre, des faits similaires étaient survenus, avec un autre détenu.
1 000 détenus pour une capacité de 615
"La tension est palpable tout le temps", alerte Force Ouvrière qui rappelle dans un communiqué que la capacité de l'établissement est de 615 détenus pour plus de 1 000 présents actuellement.
Toujours selon le syndicat, 130 matelas seraient au sol et il manquerait 23 surveillants afin que l'équipe ne soit pas en sous-effectifs.
Ce suremcombrement induit un énervement des détenus qui ne veulent pas retourner dans leurs chambres car ils s'engueulent entre eux.
Fanny Rigal- représentante FO justice
D'autant que les surveillants doivent séparer les différents profils et accuser plusieurs entrées par jour. "C'est un jeu de chaises musicales dès qu'il y a des nouveaux arrivants", déplore la représentante FO.
Depuis cette année, "la violence a augmenté, il n'y en a jamais eu autant", constatent les surveillants.
Transferts avant Noël sinon blocage
Au vu de la situation, "on demande que les agresseurs du 15 décembre et du 20 soient transférés le plus vite possible, Noël pas Noël", martèle le syndicat.
1/5 voire 1/4 des détenus ont un profil psychiatrique ici mais pour ce genre de profils psychiatriques, la prison ne suffit plus.
Fanny Rigal- représentante FO justice
Toujours selon FO justice, la demande a été "faite et entendue, la direction demande ce transfert, ils ont été réactifs et ont vu dans quel bourbier nous étions aujourd'hui".
Notre direction nous demande de travailler dans la qualité mais on ne nous donne pas les moyens, ils nous mettent en danger chaque jour, on est épuisés, ils voudraient des agents parfaits mais on n'y arrive plus.
Fanny Rigal- représentante FO justice
Reste à voir si le transfert aura bien lieu ou non, mais si ce n'est pas le cas, le syndicat menace de bloquer le parvis de la maison d'arrêt.