Le parquet antiterroriste fait appel de la décision de "semi-liberté" de Pierre Alessandri, membre du commando érignac

Selon nos confrères du Point, Pierre Alessandri, qui pouvait prétendre à un retour en Corse, à la prison de Borgo devra encore patienter. Après que sa décision de "semi-liberté" a été acceptée ce mardi 27 juillet, le parquet national a fait appel de cette décision.

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À 62 ans, Pierre Alessandri ne semble pas prêt de revoir la Corse. Originaire de Cargèse (Corse-du-Sud), celui qui fut membre du commando reconnu coupable de l'assassinat de Préfet Claude Erignac en 1998, est actuellement en détention à Poissy (Yvelines). Condamné à la réclusion criminelle à perpuité, assortie à une période de sûreté de 18 ans, Pierre Alessandri avait fait la demande d'êtrre rapproché vers la maison d'arrêt de Borgo, afin de se rapprocher de sa famille, à plusieurs reprises.

De nombreuses demandes de rapprochement vaines

Seulement, l'homme est repetorié sur le statut de DPS, pour "détenu particulièrement signalé". C'est pour cette raison que chacune de ses demandes, tout comme celles d'Alain Ferrandi, ont été rejetées. En décembre 2020, la commission locale "DPS" avait donné un avis favorable à la radition du répetoire des deux hommes. Une nouvelle accueillie favorablement par les familles mais la joie fut de courte durée.

Peu de temps après, l'avocat d'Yvan Colonna, aujourd'hui Ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti se voit interdire par décret "des actes de toute nature relevant des attributions du garde des Sceaux, ministre de la Justice, relatifs aux conditions d’exécution des peines et au régime pénitentiaire de personnes condamnées qui ont été, directement ou indirectement, impliquées dans les affaires dont il a eu à connaître en sa qualité d’avocat (…)". C'est finalement le Premier ministre, Jean Castex, qui avait autorité de statuer sur ce retrait des listes DSP. Le Premier ministre, a statué défavorablement le 12 janvier.

Il devait quitter la prison du Poissy au mois d'août

Malgré ce, et selon nos confrères du Point, Pierre Alessandri devait quitter la maison centrale de Poissy (Yvelines) pour retourner en Corse, au mois d'août prochain, et purger sa semi-liberté, selon la décision rendue le mardi 27 juillet par le tribunal de l'application des peines antiterroristes. Toujours selon le Point, le Parquet antiterroriste a fait appel de cette décision, ce mercredi 28 juillet. Repoussant, encore un peu plus, l'éventualité d'un retour en Corse pour celui qui s'était désigné coupable dans les premiers temps de l'enquête.

Pour son avocat, Eric Barbolosi la décision du tribunal de l'application des peines antiterroristes est "parfaitement justifiée et motivée, en droit et en fait au regard du parcours de Pierre Alessandri. Nous espèrons qu'elle sera confirmée par la cour d'appel" nous a-t-il dit ce vendredi 28 juillet, joint par téléphone.

La classe politique nationaliste s'insurge de cet appel

Sur Twitter, la classe politique insulaire ne manque pas de réagir. C'est le Président du Conseil exécutif de Corse qui s'est exprimé en premier, dénonçant une "décision politique" : "Le Parquet anti-territoriste a formé appel suspensif. Décision politique. Qui fait primer l’esprit de vengeance sur l’exigence de justice."

De son côté, Jean-Félix Acquaviva se demande "Quand cette logique de vengeance d'Etat va-t'elle cesser ?" et appelle au rapprochement d'Alessandri, Ferrandi et Colonna. Core in Fronte parle également de "vengeance d'état" et poursuit en jugeant que "la répression ne sera jamais une soluton au problème corse".

Pour le parti de Jean-Christophe Angelini, partitu di A Naziona Corsa, cet appel constitue un "affront délibéré au Peuple Corse et à sa représentation qui, unanimement, réclament le retour sur l'île de ces patriotes." Le parti nationaliste en appelle à la mobilisation du mouvement national.

Sur le continent, certains élus réagissent également, à l'image de Bruno Questel. Le député de l'Eure (LREM) condamne une "perpétuité déguisée".

Réponse dans deux mois

C'est maintenant au tour de la chambre d'application des peines anti-terroristes de se prononcer quant à cette "semi-liberté". La décision devrait intervenir dans les deux prochains mois. Il y a deux ans, cette dernière avait donné raison au Parquet.

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