Le salon de l'agriculture 2021 annulé : une perte économique mais aussi touristique pour la Corse

Le Salon de l'agriculture de Paris, qui devait ouvrir ses portes fin février, a été annulé cette année à cause de la crise du Covid-19. D'importants enjeux économiques animaient le village de la Corse, très prisé des visiteurs.

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La cohorte de visiteurs habituelle ne s'est pas précipitée au Salon de l'agriculture de Paris, qui devait se tenir en cette fin du mois de février. Cette année, la crise du Covid-19 a poussé les organisateurs à annuler l'édition 2021. 

Les quelque 70 exposants habituels de l'île ne pourront ni vendre, ni faire la promotion de leurs produits : "Tout ce qui était vendu lors de l'événement était reversé aux différentes filières. Il n'y a donc pas de perte sèche pour un agriculteur en particulier. Ce sont toutes les filières qui en prennent un coup", explique Marie-Pierre Bianchini, directrice par intérim de l'Office du développement agricole et rural de la Corse (ODARC).

L'organisatrice du stand insulaire ajoute : "Les pertes financières sur le salon ne sont pas si importantes. Un salon n'est jamais vraiment rentable. C'est la perte de communication qui est le plus préjudiciable."

Une vitrine auprès du public...

"Cette vitrine de l'économie rurale aidait la Corse à se rappeler au bon souvenir des consommateurs", complète Marie-Pierre Bianchini. Charcuterie, vin corse, huile, pomelo... Les exposants faisaient étalage des différentes spécialités prisées sur le marché continental : "On montrait des produits que l'on ne retrouvait que très peu sur le continent."

"Notre bar à vins avait un tel succès que l'on devait faire les gendarmes en fin de journée"

Marie-Pierre Bianchini, présidente par intérim de l'ODARC.

Selon l'organisation, chaque année, 1 % de la population française avait pour habitude de se rendre porte de Versailles. "Le stand corse était attendu. Pour y avoir participé à plusieurs reprises, j'ai déjà entendu des personnes du public chercher notre village en particulier. Il y avait une impatience, on ne laisse pas indifférent", se souvient Joseph Colombani, président de la Chambre d'agriculture de Haute-Corse.

Le stand de l'île sortait le grand jeu avec des musiciens et différentes animations : "Nous étions bien connus des visiteurs. Notre bar à vins avait un tel succès que l'on devait faire les gendarmes en fin de journée pour évacuer les touristes", ajoute Marie-Pierre Bianchini, présidente par intérim de l'ODARC.

... mais aussi auprès des professionnels

Si les retombées économiques sont peu nombreuses au cours du salon, elles le sont davantage le reste de l'année : "C'est un salon utile au relationnel. On rencontre des professionnels, des restaurateurs, on leur présente nos produits à forte-valeur ajoutée, on créé des partenariats...", énumère la directrice de l'ODARC.

Joseph Colombani la rejoint : "D'un point de vue économique, c'est énorme ce que l'on arrive à faire lors d'un salon. Mais cela permet aussi d'entretenir le tourisme. Les visiteurs viennent nous voir lors des vacances pour profiter de ces spécialités."

Le salon comme vitrine de toute une île. L'exposition aspire également à entretenir le patrimoine local. En 2019, l'âne corse avait été amené pour la première fois au salon : "Un an après, la race a été reconnue", conclut Marie-Pierre Bianchini. Ce qui a mis fin à un combat long d'une dizaine d'années entrepris par des associations.

Vers un salon chez l'agriculteur ?

Cette année, donc, pas de salon de l'agriculture à cause du coronavirus. L'organisation a opté pour une forme différente : une "semaine de l'agriculture française", avec des événements physiques et numériques à travers la France.

Pour le moment, notre urgence est ailleurs

Marie-Pierre Bianchini, présidente par intérim de l'Odarc

"Nous n'avons pas été sollicités", précise la présidente de l'ODARC avant d'ajouter : "Si on fait appel à nous, nous répondrons présent. Mais, pour le moment, notre urgence est ailleurs. On fait tout pour aider, sur place, les agriculteurs, les restaurateurs, sauver la prochaine saison touristique et gérer les exportations vers la Sardaigne, qui est devenue une zone blanche", Marie-Pierre Bianchini, présidente par intérim de l'ODARC.

Quelques initiatives ont tout de même été lancées pour remplacer ce salon de l'agriculture : "L'événement donne une bouffé d'oxygène, de l'adrénaline. Ca dope le producteur corse. On a donc souhaité poursuivre dans cet esprit", explique le président de la chambre d'agriculture de Haute-Corse, Joseph Colombani : "Nous invitons donc les agriculteurs corses à ouvrir leurs portes aux visiteurs pendant une dizaine de jours, pour leur faire découvrir les différentes filières et maintenir le contact."

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