Le médecin ajaccien participe pour la première fois à une élection législative. Candidat sans étiquette, il indique se présenter "en homme libre" et fait de l'accès aux soins l'une de ses priorités.
S’il s’était déjà présenté à des élections, notamment aux Cantonales de 2011 à Ajaccio sous l’investiture Corse Social Démocrate, Michel Mozziconacci n'avait jusque-là jamais déposé sa candidature aux Législatives.
Même s’il avait publiquement appelé à voter Emmanuel Macron au second tour de la dernière Présidentielle, le médecin radiologue de 62 ans n’est investi par aucun parti dans cette première circonscription de Corse-du-Sud. "Je veux être un homme libre et pouvoir dire ce que je veux", souligne Michel Mozziconacci qui aura comme suppléant Barthélémy Leca, maire de Serriera.
Qu’est ce qui a motivé votre candidature dans cette première circonscription de Corse-du-Sud ?
Je suis candidat en tant qu’homme libre. À travers mon métier, j'ai atteint une certaine expérience et j'ai vu la misère et la détresse humaine. J’ai donc senti qu’il était de mon devoir de m’engager dans cette élection nationale pour essayer de peser sur les décisions et sur les lois qui vont être votées au Parlement.
Si vous êtes élu député, quelles seront vos principales actions en faveur de cette première circonscription de Corse-du-Sud ?
Que cela soit au niveau national et local, les principales problématiques restent la baisse du pouvoir d’achat, la difficulté d’accès au logement et de l’accès aux soins. Concernant ce dernier point, je préfère parler et m’engager sur un sujet que je connais. J’ai quand même une certaine expérience en la matière et je pense que je peux être utile en proposant des solutions.
Par exemple, sur les soins, la collaboration public-privé, tout le monde en parle mais personne ne la réalise vraiment. C’est très difficile à mettre en œuvre et semé d’embuches. Aujourd’hui, s’il n’y a pas une collaboration entre le public et le privé, on n'y arrivera pas. Je m’explique : le public ne peut pas tout faire et on ne doit pas laisser tout faire au privé car le public est ce qui appartient à ceux qui ne possèdent rien. Il faut donc que l’on garantisse un accès aux soins pour tous, sinon on ira vers des dérives comme la financiarisation de la médecine, avec des groupes qui rachètent des cliniques et des cabinets médicaux. On l’a bien vu avec le scandale financier d’Orpea (groupe privé de maisons de retraite, ndlr).
Un cycle de discussions devrait commencer fin juin entre le Gouvernement et les élus de la Corse autour de la possibilité d’évoluer vers un statut d’autonomie. Quelle sera votre position sur cette question ?
Déjà, c’est une ouverture intéressante, puisque le mot n’a pas été prononcé par des gens de chez nous mais par le ministre lui-même. Pour moi, l’autonomie est une enveloppe et nous devons décider de ce que nous mettrons dedans. Il faut une concertation la plus large possible les élus de l’île parce qu’il faut penser aux élus du rural, du périurbain et des villes qui auront aussi leur mot à dire pour faire des propositions et donner leur avis. Il ne faut pas oublier non plus les membres de la société civile où il y a quand même des entrepreneurs qui ont des idées, qui sont générateurs d’emplois. Il y a aussi les gens de la santé dont je fais partie. On doit consulter tous ces gens-là si l’on veut avoir une construction qui soit à la fois stable et la plus complète possible.
Dans cette élection, vous partez sans étiquette. Néanmoins, vous aviez appelé à voter Emmanuel Macron au second tour de la Présidentielle. Pourquoi ne pas avoir sollicité l’investiture du parti majoritaire réuni au sein de la coalition Ensemble! ?
Parce que je veux être un homme libre, pouvoir dire ce que je veux et pouvoir voter pour ou contre quand je le souhaite. Je suis un pro-européen convaincu. Si j’ai l’honneur d’être élu le soir du 19 juin, je siégerai dans la majorité présidentielle parce qu’aujourd’hui les pro-européens de cette majorité-là sont coincés entre les extrêmes qui sont anti européens. Aujourd’hui, la Corse et la France ont besoin de l’Europe comme l’Europe a besoin de la Corse. L’Europe est un lien indispensable pour notre île si elle veut se développer aussi bien au niveau de l’Europe que du bassin méditerranéen.
Si vous n’êtes pas qualifié pour le second tour, appellerez-vous à voter pour le candidat Horizons, à savoir Laurent Marcangeli, dont le parti est allié à la majorité présidentielle ?
Je vais être très clair : je suis un homme de progrès et aujourd’hui je n’ai pas la conviction profonde que le candidat soutenu par Edouard Philippe soit un homme de progrès. Éventuellement, mon choix se portera sur un homme de progrès pour la bataille du second tour.