Déjà candidat en 2017 dans cette même circonscription du sud de l’île, Yves Daïen porte de nouveau la voix de Lutte ouvrière "et des travailleurs" pour ces Législatives.
Yves Daïen ne réside pas dans l'île mais son nom n'est pas inconnu des scrutins législatifs insulaires. En 2012, il représentait déjà Lutte ouvrière dans la première circonscription de Corse-du-Sud. En 2017, il s'était cette fois présenté dans la seconde du Pumonte où il avait obtenu 0,61% des voix. C'est dans cette même circonscription que ce retraité de 82 ans est de nouveau candidat le 12 juin prochain.
Qu’est-ce qui a motivé votre candidature ?
C’est surtout les problèmes inhérents à l’île qui sont particulièrement durs et difficiles à résoudre. L’insularité n’arrange pas les choses et permet à tous les gros patrons de faire leur beurre.
Si vous êtes élu député, quelles seront vos principales actions en faveur de cette seconde circonscription de Corse-du-Sud ?
Ma candidature est avant tout destinée à donner la possibilité aux travailleurs de s’exprimer car ils n’auront rien sans rien. Je rappelle simplement que le Parti communiste "n’existait pas" dans les années 1940. Il s’est développé petit à petit avec les différentes grèves des cheminots et des postiers. Je n’attends pas la même chose mais, en tous les cas, je m’adresse essentiellement aux travailleurs, aux pauvres, aux gens qui sont dans le besoin, qui touchent 1000 ou 1500 euros et qui peinent à boucler leur budget. Je veux leur dire qu'il n’y a que la lutte qui paie. Que ce soit pour les travailleurs immigrés, français, corses, il y a une unité importante qui peut se faire et qui peut permettre de gagner sur des revendications immédiates. Parmi celles-ci, l'indexation des salaires sur l'inflation est essentielle pour nous.
Un cycle de discussions devrait commencer fin juin entre le Gouvernement et les élus de la Corse autour d'une possible évolution institutionnelle de l'île. Quelle sera votre position sur cette question ?
J’ai une certaine expérience sur ce qui s’est passé en Martinique et en Guadeloupe où ce sont les grands propriétaires et les grands capitaux qui se sont installés. La situation des classes laborieuses est toujours très difficile. Quel que soit le statut et quelle que soit la manière dont il est mis en place, ce qui m’intéresse, c’est le sort des travailleurs et des pauvres. S’il y a un statut favorable, tant mieux, mais je ne pense pas que le gouvernement soit capable d’organiser quelque chose en ce sens. S'il y avait une avancée sur le statut de la Corse et vers une autonomie, je ne pense pas que cela changerait les choses pour les travailleurs. Seulement pour la bourgeoisie...
Lutte ouvrière présente des candidats dans toutes les circonscriptions du pays. Une alliance avec d'autres forces de gauche a-t-elle été envisagée pour ces Législatives ?
Non. Vous savez, nous sommes un peu le canard boiteux de l’extrême gauche dans la mesure où on défend un programme que l’on ne peut pas affadir en traitant les choses d’une manière plus souple. Ce n’est pas possible. Quand Jean-Luc Mélenchon dit qu’on économisera des milliers de kilomètres de manifestation si on vote pour lui, c’est de la rigolade. On n’économisera rien. Il faudra se battre pour obtenir quelque chose du gouvernement, et surtout des grands groupes capitalistes qui dirigent.
Vous résidez sur le Continent. N'est ce pas trop difficile de faire campagne à distance ?
Pas du tout. J’ai des amis en Corse qui m’aident, me renseignent, me donnent beaucoup d’éléments et me décrivent des situations. C'est un peu comme si j’y étais...