Les trois candidats de droite, présents au 2d tour des élections législatives, ont réuni au total 39.486 voix. Si la 1re circonscription de Corse-du-Sud parvient à se maintenir, entre les scrutins de 2017 et de 2022, la droite a perdu plus de 9.000 suffrages.
Le dernier bastion insulaire de la droite traditionnelle conserve son siège à l'Assemblée nationale. Dimanche, la 1re circonscription de Corse-du-Sud a désigné Laurent Marcangeli, candidat du parti Horizons, et maire divers droite d'Ajaccio, député avec 51.8 % des suffrages.
Ainsi Laurent Marcangeli, qui retrouve son fauteuil du Palais Bourbon cinq ans après l'avoir quitté, a rassemblé 12.013 voix. Il arrive notamment en tête dans sa municipalité avec 6.147 voix contre 4.793 voix pour son adversaire, le nationaliste Romain Colonna. "Il y a deux territoires dans cette circonscription. Il y a les territoires ruraux qui ont massivement voté pour Monsieur Colonna et puis il y a les territoires urbains et périurbains qui ont majoritairement voté pour moi", analysait le député nouvellement élu au soir du second scrutin.
Une victoire cependant en demi-teinte. Pour rappel, Laurent Marcangeli s'était présenté à la place du député Les Républicains (LR) sortant Jean-Jacques Ferrara par crainte qu'il ne remporte pas l'élection. Certes, le poste de parlementaire est conservé. Cependant le maire d'Ajaccio est moins bien élu que son prédécesseur de droite : Laurent Marcangeli perd 265 voix par rapport à Jean-Jacques Ferrara en 2017.
François-Xavier Ceccoli, nouveau leader ?
Au nord, le président de la fédération LR de Haute-Corse, François-Xavier Ceccoli avait quant à lui fait le choix de partir sans étiquette. Une stratégie qui lui a presque permis de remporter la 2de circonscription du département, échouant à 156 petites voix du député nationaliste sortant Jean-Félix Acquaviva.
Avec 16.621 voix, le maire de San Giuliano a plus que triplé le score de la candidate LR de 2017, Stéphanie Grimaldi, qui ne s'était pas qualifiée au 2d tour. À cette date, la droite était partie divisée. Le maire divers droite de Ghisonaccia, Francis Guidici avait alors récupéré l'investiture La République en Marche (LREM) et capté, dans le même temps, une large partie de l'électorat de droite. Cette fois-ci François-Xavier Ceccoli fait encore mieux, récoltant 4.196 voix de plus que le candidat LREM de 2017.
Le sud de la Corse une nouvelle fois perdu
Dans la 2de circonscription de Corse-du-Sud, longtemps acquise à la droite, la candidate divers droite soutenue par Horizons, Valérie Bozzi, a quant à elle récolté 10.852 voix. La maire de Grosseto-Prugna n'est pas parvenue à renverser le député sortant, le nationaliste Paul-André Colombani, 14.746 voix soit 57.61 % des suffrages. "On savait que sans le soutien de la ville de Porto-Vecchio qui représente tout de même 10.000 électeurs, c'était compliqué. Je suis néanmoins contente aujourd'hui du résultat que nous avons fait sur la circonscription pour cette première élection", a-t-elle déclaré à l'annonce des résultats.
Cette forteresse de la droite traditionnelle insulaire a vacillé une première fois aux législatives de 2017. Camille de Rocca Serra, député LR depuis 2002 perd la circonscription, battu par Paul-André Colombani. Trois ans plus tard, la cité du sel bascule totalement plébiscitant Jean-Christophe Angelini aux élections municipales. Entre 2017 et 2022, la droite semble y perdre encore du terrain. Valérie Bozzi a ainsi récolté 10.852 voix sur l'ensemble de la circonscription cette année, lorsque Camille de Rocca Serra avait réuni 13.491 suffrages cinq ans plus tôt.
Ainsi, lors du second scrutin des législative, dimanche, la droite traditionnelle corse regroupé 39.486 voix contre 48.684 en 2017. Un recul de 9.198 suffrages en cinq ans.