A quelques jours du second tour des élections législatives, la question du message à passer à ses électeurs se pose pour les partis à gauche qui n'ont pas réussi à se qualifier au second tour en Corse.
C'est une question à laquelle chaque parti dont les candidats ne sont pas présents au second tour doit désormais répondre : quelle consigne de vote apporter à ses électeurs en vue du second tour des élections législatives ?
En Corse, deux candidats se feront face dans chacune des quatre circonscriptions : quatre sont issus de la mouvance nationaliste, Paul-André Colombani, Romain Colonna, Jean-Félix Acquaviva et Michel Castellani ; trois sont situés à droite, Laurent Marcangeli, Valérie Bozzi et François-Xavier Ceccoli ; et Julien Morganti classifié divers centre. Grande absente sur l'île de ce second tour, la gauche, qui, dans toutes ses nuances, ne parvient pas à se qualifier.
Pour Inseme à Manca, pas de consigne, mais la volonté de "battre les candidats de Macron"
Une situation regrettée par Dylan Champeau, candidat Inseme à Manca dans la deuxième circonscription de Corse-du-Sud. "Ce que je constate, c'est qu'au niveau national, lorsque la gauche est unie, elle fait 25 % et est en mesure d'être un contre-pouvoir crédible à Emmanuel Macron ou, peut-être, d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale. En Corse, la gauche est divisée et on a le score que l'on fait ce soir. La désunion nous porte préjudice, car nous ne sommes pas en mesure de dire : nous allons changer la vie des gens. Sur les sujets fondamentaux pour changer le quotidien des Corses, nous sommes d'accord. Il fallait ce rassemblement", déplore-t-il. Sans donner de consigne de vote, il marque néanmoins une volonté : "battre les candidats de Macron".
Avec 1.281 suffrages récoltés dans la 1re circonscription de Corse-du-Sud, Robin de Mari, candidat de La France Insoumise, écrit dans un communiqué : "Nous continuerons le combat des idées portées par le programme de la NUPES. Notre objectif est que Jean-Luc Mélenchon soit premier ministre et pour cela aucune voix ne doit se porter sur les candidats de Corse-du-Sud qui vont se rallier au camp Macron. "
Le Parti communiste vote blanc
Le Parti communiste Corse, qui présentait quatre candidats, s'est de son côté fendu d'un communiqué, ce mardi 14 juin. "Dans les 4 circonscriptions de Corse, en respectant la parité, nous avons rassemblé 4921 électrices et électeurs. Nous les remercions de cette confiance. Ce choix dès le premier tour a clairement affirmé une alternative à la politique antisociale du gouvernement Borne-Macron et à l’aventure institutionnelle libérale dans le cadre indéfini de l’autonomie de plein droit et de plein exercice et de l’inscription de la Corse dans la Constitution à l’article 74."
Pour les représentants locaux du parti, "la volonté des dirigeants de LFI de ne pas intégrer la Corse dans l’accord de la NUPES a privé ici de la dynamique incontestable constatée dans le pays avec l’union des forces de gauche. [...] Les candidat e s de la LFI enregistrent un recul significatif en totalisant 2714 voix sur 2 circonscriptions. Le candidat Inseme a Manca n’atteint pas son score de 2017 avec LFI en perdant 250 voix. Avec 714 voix les 2 candidates PS en Corse du Sud confirment le net recul de la présidentielle."
Le Parti communiste Corse, qui portait en étendard pour ces élections la mise en œuvre de plusieurs mesures sociales, à savoir l’augmentation des salaires, le blocage des prix, la retraite à 60 ans, le revenu étudiant, ainsi que le redéploiement des services publics et de l’hôpital public, regrette de ne voir aucun des candidats qualifiés dans les quatre circonscriptions insulaires "porteur ni de ces objectifs ni d'une politique antilibérale et écologiste".
En conséquence, conclut le parti, "nous appelons à voter blanc".
