À une quarantaine de jours des élections législatives, l'Insee propose une série de portraits socio-économique détaillés de chaque circonscription. La Corse en compte quatre : deux par départements. Des territoires aux réalités de vie qui diffèrent parfois de façon importante.
Les élections législatives se déroulent les 12 et 19 juin prochains. Généralement moins mobilisatrices que l'élection présidentielle, elles n'en sont pourtant pas moins déterminantes dans le fonctionnement et la vie politique du pays.
Pour ce scrutin, les électeurs sont ainsi appelés à déterminer les députés qui siègent à l'Assemblée nationale. Un vote qui se déroule au sein de chaque circonscription : on en compte 577, pour 577 députés élus.
En Corse, quatre circonscriptions législatives sont distinguées, à raison de deux par département. Des territoires aux réalités socio-économique et démographique qui leur sont propres, et pour lesquels l'Insee a réalisé une série de portraits fournis de divers indicateurs. En voici un résumé.
Première circonscription de Corse-du-Sud
- Population :
Au dernier recensement de population disponible, qui remonte à 2019, on dénombre 79.077 personnes résidant dans la première circonscription de Corse-du-Sud. En 2013, on comptait 74.186 personnes. Soit une croissance de 1,1% de la population en six ans, contre +0,4% pour la moyenne française (hors Mayotte).
Il s'agit de la circonscription corse la moins peuplée (selon chiffres recensement 2019). La croissance de la population au cours des six dernières années est néanmoins la deuxième plus importante sur la région, derrière celle de la première circonscription de Haute-Corse.
Selon un recensement de la population effectué en 2018 par l'Insee, l'âge moyen de la population est supérieur à celui de la moyenne nationale : 44,2 ans contre 41,1 ans. 50% des habitants de la circonscription ont plus de 45 ans. C'est quatre ans de plus que la moyenne nationale : 50% de la population a plus de 41 ans.
À titre indicatif, en 2022, 52.148 personnes sont inscrites sur les listes électorales de la circonscription.
- Niveau de vie :
En 2019, 12,9% de la population de la circonscription a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté [fixé par convention à 60 % du niveau de vie médian de la population : il correspond à un revenu disponible de 1.102 euros par mois pour une personne vivant seule, et de 2.314 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans, ndlr]. En France métropolitaine, cette part s’élève à 14,5%.
Dans le détail, et selon des données datant de 2019, 12,9% des ménages de la circonscription sont donc considérés comme "pauvres", 22,9% sont en situation "modeste", 25% "médians", 27,4% sont classifiés comme "plutôt aisés", et 11,8% comme "aisés". Le niveau de vie de la circonscription est donc dans l'ensemble plus élevé que pour la moyenne de France métropolitaine, avec moins de ménages en dessous du seuil de pauvreté, et plus de ménages aisés.
Il s'agit de la circonscription de Corse la plus aisée. Le taux de pauvreté le plus important est relevé chez les moins de 30 ans (17%), suivi des personnes de 75 ans et plus (16%).
- Espaces urbains et ruraux :
La grande majorité de la population réside au sein de communes urbaines (chiffres 2018) : 61%, contre 36% dans les communes rurales périurbaines, et 3% dans des territoires hors attraction des villes, soit des communes rurales non périurbaines.
- Logements :
En 2018, 28,6% des résidences principales sont occupées par une seule personne. Une part inférieure au niveau national : 36,7%. Dans la circonscription, 2,9 % des logements sont vacants, contre 8,2 % en France. Parmi les habitants de la circonscription, 8,7 % ont emménagé dans un nouveau logement au cours de l’année précédente, contre 11,1 % au niveau national.
Dans le détail, 70% des logements sont des résidences principales, 27,2% des résidences secondaires ou occasionnelles, et 2,9% des logements vacants.
- Mobilité résidentielle :
Parmi les habitants de la circonscription, 8,7% ont emménagé dans un nouveau logement au cours de l’année précédente, contre 11,1% au niveau national (chiffres recensement population 2018).
Dans le détail, 91,3% des habitants de la circonscription résidaient dans le même logement un an auparavant, 4% dans un autre logement de la même commune, 2,2% dans une autre commune du département, et 2,3% dans un autre département en France. Le pourcentage de nouveaux résidents venus de l'étranger est trop faible, ou nul, pour être comptabilisé.
Il s'agit de la circonscription corse qui enregistre le plus faible taux de mobilité résidentielle.
Seconde circonscription de Corse-du-Sud
- Population :
Au dernier recensement de population disponible, qui remonte à 2019, on dénombre 79.430 personnes résidant dans la seconde circonscription de Corse-du-Sud. En 2013, on comptait 75.048 personnes. Soit une croissance de 1% de la population en six ans, contre +0,4% pour la moyenne française (hors Mayotte).
Selon un recensement de la population effectué en 2018 par l'Insee, l'âge moyen de la population est supérieur à celui de la moyenne nationale : 44,2 ans contre 41,1 ans. 50% des habitants de la circonscription a plus de 46 ans. C'est cinq ans de plus que la moyenne nationale : 50% de la population a plus de 41 ans.
À titre indicatif, en 2022, 61.795 personnes sont inscrites sur les listes électorales de la circonscription.
- Niveau de vie :
En 2019, 18,9% de la population de la circonscription a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté [fixé par convention à 60 % du niveau de vie médian de la population : il correspond à un revenu disponible de 1.102 euros par mois pour une personne vivant seule, et de 2.314 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans, ndlr]. En France métropolitaine, cette part s’élève à 14,5%.
Dans le détail, et selon des données datant de 2019, 18,9% des ménages de la circonscription sont donc considérés comme "pauvres", 27,4% sont en situation "modeste", 24,5% "médians", 20,9% sont classifiés comme "plutôt aisés", et 8,3% comme "aisés". Le niveau de vie de la circonscription est donc dans l'ensemble en dessous de la moyenne de France métropolitaine, avec plus de ménages au dessus du seuil de pauvreté, et moins de ménages aisés.
Le taux de pauvreté le plus important est relevé chez les moins de 30 ans et les personnes de 40 à 49 ans (22%).
- Espaces urbains et ruraux :
La majorité de la population réside au sein de communes urbaines (chiffres 2018) : 43%, contre 27% dans des territoires hors attraction des villes, soit des communes rurales non périurbaines, et 20% dans les communes rurales périurbaines.
Comparativement, la part d'habitants du rural est donc neuf fois supérieure à celle des habitants de la première circonscription de Corse-du-Sud.
- Logements :
En 2018, 33,6% des résidences principales sont occupées par une seule personne. Une part inférieure au niveau national : 36,7%. Dans la circonscription, 2,7% des logements sont vacants, contre 8,2% en France. Parmi les habitants de la circonscription, 9,8% ont emménagé dans un nouveau logement au cours de l’année précédente, contre 11,1% au niveau national.
Dans le détail, 49,1% des logements sont des résidences principales, 48,3% des résidences secondaires ou occasionnelles, et 2,7% des logements vacants.
Il s'agit de la circonscription dans laquelle on retrouve le plus important pourcentage de résidences secondaires ou occasionnelle, et le plus faible de résidences principales : près de la moitié du nombre total d'habitations.
- Mobilité résidentielle :
Parmi les habitants de la circonscription, 9,8% ont emménagé dans un nouveau logement au cours de l’année précédente, contre 11,1% au niveau national (chiffres recensement population 2018).
Dans le détail, 90,2% des habitants de la circonscription résidaient dans le même logement un an auparavant, 4,4% dans un autre logement de la même commune, 2,9% dans une autre commune du département, et 2,3% dans un autre département en France. Le pourcentage de nouveaux résidents venus de l'étranger est trop faible, ou nul, pour être comptabilisé.
Première circonscription de Haute-Corse
- Population :
Au dernier recensement de population disponible, qui remonte à 2019, on dénombre 100.170 personnes résidant dans la première circonscription de Haute-Corse. En 2013, on comptait 91.819 personnes. Soit une croissance de 1,5% de la population en six ans, contre +0,4% pour la moyenne française (hors Mayotte).
Il s'agit de la circonscription corse la plus peuplée (selon chiffres recensement 2019). La croissance de la population au cours des six dernières années est également la plus importante sur la région.
Selon un recensement de la population effectué en 2018 par l'Insee, l'âge moyen de la population est supérieur à celui de la moyenne nationale : 42,5 ans contre 41,1 ans. 50% des habitants de la circonscription a plus de 43 ans. C'est deux ans de plus que la moyenne nationale : 50% de la population a plus de 41 ans.
À titre indicatif, au 11 mai 2022 et selon les données de la préfecture départementale, 61.482 personnes sont inscrites sur les listes électorales de la circonscription.
- Niveau de vie :
En 2019, 18,3% de la population de la circonscription a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté [fixé par convention à 60 % du niveau de vie médian de la population : il correspond à un revenu disponible de 1.102 euros par mois pour une personne vivant seule, et de 2.314 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans, ndlr]. En France métropolitaine, cette part s’élève à 14,5%.
Dans le détail, et selon des données datant de 2019, 18,3% des ménages de la circonscription sont donc considérés comme "pauvres", 27,5% sont en situation "modeste", 23,6% "médians", 21,8% sont classifiés comme "plutôt aisés", et 8,8% comme "aisés". Le niveau de vie de la circonscription est donc dans l'ensemble en dessous de la moyenne de France métropolitaine, avec plus de ménages au dessus du seuil de pauvreté, et moins de ménages aisés.
Le taux de pauvreté le plus important est relevé chez les moins de 30 ans (24%).
- Espaces urbains et ruraux :
La très large majorité de la population réside au sein de communes urbaines (chiffres 2018) : 84%, contre 12% dans les communes rurales périurbaines, et 4% dans des territoires hors attraction des villes, soit des communes rurales non périurbaines.
Il s'agit de la circonscription qui enregistre le plus important taux de sa population résidant en commune urbaine.
- Logements :
En 2018, 28,6% des résidences principales sont occupées par une seule personne. Une part inférieure au niveau national : 36,7%. Dans la circonscription, 3,3% des logements sont vacants, contre 8,2% en France. Parmi les habitants de la circonscription, 10,9% ont emménagé dans un nouveau logement au cours de l’année précédente, contre 11,1% au niveau national.
Dans le détail, 76,5% des logements sont des résidences principales, 20,2% des résidences secondaires ou occasionnelles, et 3,3% des logements vacants.
Il s'agit de la circonscription qui compte le plus important pourcentage, au vu de l'immobilier total, de résidences principales, et le plus faible taux de résidences secondaires ou occasionnelles.
- Mobilité résidentielle :
Parmi les habitants de la circonscription, 10,9% ont emménagé dans un nouveau logement au cours de l’année précédente, contre 11,1% au niveau national (chiffres recensement population 2018).
Dans le détail, 89,1% des habitants de la circonscription résidaient dans le même logement un an auparavant, 5,5% dans un autre logement de la même commune, 3,4% dans une autre commune du département, et 1,8% dans un autre département en France. Le pourcentage de nouveaux résidents venus de l'étranger est trop faible, ou nul, pour être comptabilisé.
Il s'agit de la circonscription corse qui enregistre le plus bas taux, ramené à sa population totale, de nouveaux résidents en provenance d'un autre département en France.
Seconde circonscription de Haute-Corse
- Population :
Au dernier recensement de population disponible, qui remonte à 2019, on dénombre 81.763 personnes résidant dans la seconde circonscription de Haute-Corse. En 2013, on comptait 79.155 personnes. Soit une croissance de 0,5% de la population en six ans, contre +0,4% pour la moyenne française (hors Mayotte).
Il s'agit de la circonscription corse qui enregistre le plus faible taux de croissance, sur six années, de sa population.
Selon un recensement de la population effectué en 2018 par l'Insee, l'âge moyen de la population est supérieur à celui de la moyenne nationale : 44,6 ans contre 41,1 ans. 50% des habitants de la circonscription ont plus de 46 ans. C'est cinq ans de plus que la moyenne nationale : 50% de la population a plus de 41 ans.
À titre indicatif, au 11 mai 2022 et selon les données de la préfecture départementale, 67.899 personnes sont inscrites sur les listes électorales de la circonscription.
- Niveau de vie :
En 2019, 21,5% de la population de la circonscription a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté [fixé par convention à 60 % du niveau de vie médian de la population : il correspond à un revenu disponible de 1.102 euros par mois pour une personne vivant seule, et de 2.314 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans, ndlr]. En France métropolitaine, cette part s’élève à 14,5%.
Dans le détail, et selon des données datant de 2019, 21,5% des ménages de la circonscription sont donc considérés comme "pauvres", 29,5% sont en situation "modeste", 24,1% "médians", 18,2% sont classifiés comme "plutôt aisés", et 6,7% comme "aisés". Le niveau de vie de la circonscription est donc dans l'ensemble en dessous de la moyenne de France métropolitaine, avec plus de ménages au dessus du seuil de pauvreté, et moins de ménages aisés.
Il s'agit de la circonscription de Corse la plus pauvre. Le taux de pauvreté le plus important est relevé chez les moins de 30 ans (27%).
- Espaces urbains et ruraux :
La très large majorité de la population réside au sein de communes rurales non périurbaines (chiffres 2018) : 63%, contre 20% dans les communes rurales périurbaines, et 17% dans les communes urbaines.
Une répartition de la population qui est donc à l'opposé de celle de la première circonscription de Haute-Corse, et qui fait la part belle au rural. Il s'agit de la circonscription qui enregistre le plus important taux de sa population résidant en commune rurale non périurbaine.
- Logements :
En 2018, 38,1% des résidences principales sont occupées par une seule personne. Une part inférieure au niveau national : 36,7%. Dans la circonscription, 3,5% des logements sont vacants, contre 8,2% en France. Parmi les habitants de la circonscription, 11,4% ont emménagé dans un nouveau logement au cours de l’année précédente, contre 11,1% au niveau national.
Dans le détail, 49,5% des logements sont des résidences principales, 47% des résidences secondaires ou occasionnelles, et 3,5% des logements vacants.
Il est à noter qu'il s'agit de la seconde circonscription dans laquelle on retrouve le plus important pourcentage de résidences secondaires ou occasionnelles - derrière la seconde circonscription de Corse-du-Sud - et le plus faible de résidences principales. Là aussi, le nombre de résidences secondaires représente près de la moitié du nombre total d'habitations.
- Mobilité résidentielle :
Parmi les habitants de la circonscription, 11,4% ont emménagé dans un nouveau logement au cours de l’année précédente, contre 11,1% au niveau national (chiffres recensement population 2018).
Dans le détail, 88,6% des habitants de la circonscription résidaient dans le même logement un an auparavant, 3,6% dans un autre logement de la même commune, 4,1% dans une autre commune du département, 3,2% dans un autre département en France. Les 0,5% restants correspondent à des nouveaux résidents venus de l'étranger.
Il s'agit de la circonscription corse qui enregistre le plus fort taux de mobilité résidentielle, avec notamment le plus important pourcentage, ramené à sa population totale, de nouveaux résidents arrivés depuis l'année précédente d'un autre département en France ou de l'étranger.