Députée de la 6ème circonscription du Pas-de-Calais, Christine Engrand est suspendue 6 mois de son parti, le Rassemblement National. Sont en cause, l'utilisation de frais de mandat pour des dépenses personnelles et la conduite avec un permis invalide. Des faits révélés dans la presse en septembre.
Députée Rassemblement National de la 6ème circonscription du Pas-de-Calais, Christine Engrand est au cœur de la tourmente depuis son élection aux législatives anticipées. Une tourmente telle que le bureau du groupe RN à l'Assemblée nationale a décidé de la suspendre pour les six prochains mois. Le groupe lui reproche l'utilisation de frais de mandat à des fins personnelles.
Cette décision fait suite à "son audition par une délégation du bureau du groupe, retardée par un arrêt maladie" a fait savoir le RN par communiqué. "Cette exclusion, temporaire, tient bien entendu compte du fait que les dépenses non-réglementaires évoquées ces dernières semaines dans la presse ont été remboursées à l'Assemblée nationale", est-il précisé.
Par ailleurs, le groupe Rassemblement National a fait savoir qu'il allait "saisir la Commission Nationale d'Investiture du Rassemblement National pour qu'elle se prononce défavorablement sur une future investiture" de Christine Engrand.
Permis invalide, abonnement à un site de rencontres... des faits révélés dans la presse
Durant le mois de septembre 2024, le média d'investigation Mediapart et Le Parisien ont révélé dans deux articles, coup sur coup, des malversations embarrassantes pour le parti de la députée.
D'après Mediapart, Christine Engrand aurait notamment puisé dans son enveloppe parlementaire pour régler la pension de ses deux chiens, pour s'abonner à un site de rencontres à 39,99 euros par mois, mais aussi pour des frais d'obsèques de 5971,94 euros. "Les transactions litigieuses dépassent les 10.000 euros d'argent public", estime le média d'enquête en ligne.
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En parallèle, Le Parisien a quant à lui révélé que l'élue s'était vue confisquer un véhicule présentant un défaut de contrôle technique, qu'elle conduisait avec un permis invalide. La députée s'était alors justifiée d'une "erreur administrative".
Sur ses réseaux sociaux, la députée a fait savoir par voie de communiqué son aversion pour ces travaux journalistiques. "On n'entend plus le droit à l'erreur, on condamne sans tribunal, on s'arroge sur un droit à la vérité, pour condamner", fustige-t-elle. "On n'entend qu'une partie de l'histoire, la plus noire, la plus à charge."
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Élue au premier tour des législatives anticipées dans les territoires ruraux du Calaisis, du Boulonnais et de l'Audomarois, cela pourrait être son dernier mandat pour le parti d'extrême-droite. En effet, si la Commission Nationale d'Investiture du Rassemblement National se prononce contre une future investiture, Christine Engrand ne pourra plus se présenter sous l'étiquette RN.
Avec AFP