Les 6 et 13 décembre prochains les insulaires sont appelés aux urnes pour désigner leurs conseillers à l’Assemblée de Corse. 51 élus vont être désignés pour un mandat exceptionnellement court de deux ans, avant la mise en place de la Collectivité Unique en 2018.
Quel est le mode de scrutin?
L’élection des conseillers à l’Assemblée de Corse a lieu au scrutin de liste à deux tours avec dépôt de listes complètes comportant autant de noms que de sièges à pourvoir, sans adjonction ni suppression de noms et sans modification de l’ordre de présentation.L’élection est acquise au premier tour de scrutin si une liste recueille la majorité absolue des suffrages exprimés. Ce qui est peu probablement pour cette élection.
12 listes sont en lice : 3 nationalistes, 3 à droite, 5 à gauche et une à l’extrême droite. C’est une de plus qu’en 2010, ce qui fait de la Corse une des régions où l’on compte le plus grand nombre de candidats (612).
Quel score pour passer ou fusionner?
Au second tour, seules peuvent se présenter les listes ayant obtenu au premier tour au moins 7% du total des suffrages exprimés.Ces listes peuvent être modifiées pour comprendre des candidats ayant figuré au premier tour sur d’autres listes, sous réserve que réserve que celles-ci aient obtenu au moins 5% des suffrages exprimés.
Les candidats d’une même liste au premier tour ne peuvent pas figurer sur des listes différentes au second tour.
Quel score pour siéger à l'Assemblée de Corse?
A l’issue de l’élection, il est attribué à la liste qui a obtenu le plus de voix neuf sièges sur les 51 que comptent l'Assemblée de Corse. En cas d'égalité de suffrages entre les listes arrivées en tête, ces neuf sièges sont attribués à la liste dont les candidats ont la moyenne d'âge la plus élevée.Les autres sièges (42) sont répartis à la proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu 5% des suffrages exprimés.
Les sièges sont attribués aux candidats dans l’ordre de présentation de chaque liste. Le candidat venant sur une liste immédiatement après le dernier élu est appelé à remplacer le conseiller à l’Assemblée de Corse élu sur cette liste dont le siège devient vacant pour quelque cause que ce soit.
Comment sont constituées les listes?
La déclaration de candidature est obligatoire pour chaque tour de scrutin. Elle doit être désormais rédigée sur un imprimé.Les listes de candidats sont composées alternativement de candidats de chaque sexe. Cette règle s’applique également aux listes présentes au second tour et issues de la fusion de listes présentes au premier tour.
Chaque liste comporte autant de noms que de sièges à pourvoir, soit 51 noms. La déclaration de candidature est déposée à la préfecture de la collectivité territoriale de Corse.
Pour le second tour, les déclarations de candidature sont à déposer à partir du lundi 7 décembre et jusqu’au mardi 8 décembre à 18 heures.
Qui vote et quand?
La campagne électorale est ouverte depuis le lundi 23 novembre à zéro heure et s’achève le samedi 5 décembre 2015 à minuit. Pour le second tour, elle s'ouvre lundi 7 décembre à midi jusqu’au samedi 12 décembre 2015 à minuit.Les bureaux de vote sont ouverts de 8h à 18h. Pour pouvoir voter aux élections territoriales, il faut être de nationalité française, âgé de 18 ans révolus, jouir de ses droits civils et politiques et être inscrit sur une liste électorale.
L'élection peut-elle être contestée?
Oui. L’élection des conseillers à l’Assemblée de Corse peut être contestée dans les dix jours suivant la proclamation des résultats devant le Conseil d’Etat statuant au contentieux au plus tard le jeudi 24 décembre à minuit pour une élection acquise au second tour.Quels sont les enjeux de cette élection en Corse?
L’enjeu pour Paul Giacobbi, le président du Conseil Exécutif sortant, est de conserver le pouvoir régional arraché à la droite en 2010, après 26 ans de règne, au bénéfice d’une large union de la gauche rassemblée entre les deux tours.Le leader des nationalistes modérés, Gilles Simeoni, est donné favori des sondages dans la lignée de sa percée aux municipales de 2014 où il a remporté la victoire à la mairie de Bastia, faisant céder la citadelle Zuccarelli.
La droite divisée par un conflit ouvert au Conseil Départemental de Corse-du-Sud affirme vouloir se retrouver au second tour pour reprendre la barre territoriale perdue 5 ans plus tôt.
Mais une autre donnée de l’équation, le score du FN (annoncé autour de 11% dans les sondages) pourrait compliquer singulièrement l’opération de retour au pouvoir pour la droite.
Enfin, cette élection sera la dernière avant la mise en place de la Collectivité Unique en 2018, les élus devraient voir leur mandat écourté à deux ans seulement.