La Corse est la région de France où les permis pour de nouveaux logements se sont le plus raréfiés. Ils ont chuté en moyenne de 37,5% en un an sur l'île.
Les délivrances de permis de construire pour les logements neufs sont en chute libre depuis un an dans toute la France, annonce la Fédération française du bâtiment (FFB). C’est en Corse qu’ils ont le plus diminué : -37,5% entre fin janvier 2020 et fin janvier 2021, contre une moyenne nationale de -16,4%. “L’année 2021 risque de se révéler la pire jamais observée depuis 1986 en termes de surfaces commencées”, indique le président de la FFB, Olivier Salleron.
Vers une pénurie de logements ?
Dominique Antoniotti, entrepreneur et président de la fédération du BTP de Haute-Corse, déplore ce ralentissement, “qui va à l’inverse de l’évolution de notre tissu économique”. Il le constate au quotidien : “les terres constructibles se raréfient en Haute-Corse et quand bien même on arrive à obtenir un permis de construire, il est attaqué une fois sur deux par une association de défense de l’environnement”.
Le représentant craint une pénurie de logement : “A ce rythme là, il y a une menace pour les emplois, les entreprises et pour loger les insulaires, notamment les jeunes qui n’ont plus les moyens de se loger en ville et qui partent dans les campagnes”. A ce titre, la FFB “en appelle aux collectivités locales, afin que la délivrance des permis s’accélère franchement”.
"Ce chiffre, à relativiser, n'est pas lié au PADDUC"
Pour Jean Biancucci, conseiller exécutif en charge du plan d'aménagement et de développement durable de la Corse et président de l’Agence de l’urbanisme et de l’énergie, ce chiffre est à relativiser : “il n’est en aucun cas lié au PADDUC, au contraire. Ce dernier ne vise pas à bloquer la constructibilité des sols mais à savoir de manière pertinente là où l’on peut construire et là où l’on ne peut pas. Et forcément, si l’on choisit le développement durable, il y a des contraintes”.
Cette baisse brutale trouverait sa source dans la crise sanitaire et le ralentissement touristique qui va avec : “la période est pleine d'incertitudes et ce n’est pas dans ce genre de période que les gens font des investissements”, conclut Jean Biancucci.