Alors que les marins CGT de Marseille ont laissé accoster le Stena Carrier, affrété par Corsica Maritima, lundi, la CGT de Corse a fait savoir qu'elle ne laisserait pas le patronat de Corse mettre la main sur les transports.
Le dossier des transports maritimes suscitent beaucoup de réactions. Pour la CGT de Corse, "la grève des marins dans le port de Marseille était justifiée. Leur lutte sert à l'intérêt général contrairement au coup de force des patrons corses de Corsica Linea".
La CGT de Corse affirme que la nouvelle ligne lancée par le consortium Corsica Maritima et l'opérateur Daniel Berrebi, "ne peut en l’état naviguer sur les lignes de la DSP comme le confirme monsieur Bartoli, ancien président de l'Office des transports. Que ce soit pour une non-conformité de l’équipage sous pavillon low cost ou pour obtenir les créneaux horaires, plusieurs obligations ne sont pas respectées".
Le syndicat s'oppose à la "concurrence sauvage de Corsica Linea approuvée par Bruxelles et soutenue par la nouvelle majorité territoriale" car "le service public des transports maritimes mais aussi aérien est menacé".
Et d'ajouter, "au-delà de l’emploi des 1300 salariés de l’ex SNCM et de la CMN c’est également le montant de la solidarité nationale de 187 millions d’euros annuels avec l’enveloppe de continuité territoriale qui risque de disparaître. La CGT de Corse ne laissera pas le patronat Corse qui est responsable du chômage et de la vie chère sur l’ile mettre la main sur les transports et continuer ainsi son racket sur la population".
De leur côté, les dirigeants de Corsica Linea "se félicitent de la mobilisation des présidents de l'exécutif, de l'Assemblée de Corse et de l'Office des transports. Au moment où notre compagnie peut désormais exercer librement son activité sur Marseille, Corsica Linea entend maintenir son objectif : mettre un terme à des décennies de surcoûts tarifaires dans les transports qui ont très régulièrement conduit à la paralysie totale de l'île".
François Padrona, PDG de la Corsica Linea, indique "que le cabotage, dans les eaux territoriales de France, peut se faire par n'importe quel pavillon européen donc nous sommes en règles de ce côté là. Je voudrais qu'il y ait du respect pour les salariés qui sont Norvégiens, Danois, Estoniens sur le Stena Carrier car ils ne sont pas des sous hommes. Je rappelle que le Stena Carrier est un bateau affrété seulement un mois, en attendant l'arrivée de notre bateau qui sera armé uniquement avec des marins insulaires et avec le pavillon français".
Suite au déblocage du Stena Carrier lundi après-midi, le président de la CCI de Bastia et de la Haute-Corse, Paul Trojani, a ajouté qu'il "convient désormais de dépasser cet épisode et travailler pour une définition équilibrée, durable et surtout améliorée de cette liaison".