L'Unesco a intégré début décembre le chant lyrique italien à son patrimoine immatériel. une décision saluée par Rome comme la reconnaissance d'une marque d'"excellence mondiale". De Scarlatti à Verdi en passant par Monteverdi, les grands airs d'opéra italiens sont chantés dans le monde entier .
"Transmise oralement entre un maestro et un élève, cette pratique favorise la cohésion collective et la mémoire socioculturelle. C'est un moyen d'expression libre et de dialogue intergénérationnel, sa valeur culturelle est reconnue au niveau national et international", estime l'Unesco.
L'institution définit cet art comme "une technique de chant sous contrôle physiologique qui intensifie la puissance vocale dans des espaces acoustiques tels que les auditoriums, les arènes et les églises".
"Après un long et minutieux travail (...) c'est une consécration officielle de ce que nous savions déjà: le chant d'opéra est une (marque d') excellence mondiale, parmi celles qui nous représentent le mieux à travers la planète", s'est réjoui le ministre de la Culture Gennaro Sangiuliano dans un communiqué.
"L'opéra est né en Italie", rappelait en mai 2022 le Français Stéphane Lissner, directeur du Théâtre San Carlo de Naples, inauguré en 1737 et à ce titre le plus ancien opéra du monde. Mais pourquoi l'opéra italien serait-il plus légitime à entrer au patrimoine immatériel de l'humanité que ses homologues français ou allemand? Pour M. Lissner, qui a aussi dirigé la prestigieuse Scala de Milan, "la façon de chanter avec cette langue italienne provoque incontestablement, qu'on soit d'accord ou pas, la plus grande émotion chez les amateurs d'opéra".
Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui se réunit depuis lundi au Botswana, devrait valider l'inscription de 55 nouveaux éléments, présentés sous l'angle de traditions communautaires, parmi lesquels le ceviche, le pagne ou la peinture des rickshaws.