"Aucune trace de pollution dans les approches françaises sur la partie sud du Golfe de Gênes, et au Nord du Cap Corse" n'a été constatée, indique dimanche la Préfecture maritime de la Méditerranée après la rupture le week-end dernier d'un oléoduc d'une raffinerie au nord de Gênes.
Des traces d'irisations observées
Les autorités italiennes ont confirmé à la Préfecture maritime de la Méditerranée que la pollution signalée hier en mer à la sortie du fleuve Polcevera, était bien circonscrite devant Gênes.Il s’agit d’irisations et de quelques particules de pétrole lourd. La situation est sous contrôle des Italiens qui disposent de plusieurs navires de lutte contre la pollution sur zone.
"Le bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollution "JASON" immédiatement mis en alerte hier après-midi, a appareillé cette nuit à destination de Nice. Il est désormais prépositionné et est prêt à apporter un soutien aux autorités italiennes si besoin", précise la Préfecture.
Un Falcon 50 de la Marine nationale a effectué dimanche un vol de surveillance dans les approches françaises et dans les eaux internationales jusqu’au large de Savone, ne constatant "aucune trace de pollution dans les approches françaises sur la partie sud du Golfe de Gênes, et au Nord du Cap Corse".
"Les prévisions de dérive réalisées par le CROSS Med confirment sur la base des conditions météorologiques et des courants actuels, que la pollution resterait circonscrite devant Gênes", a ajouté la Préfecture maritime de la Méditerranée .
Les autorités du port de Gênes, dans le nord-ouest de l'Italie, ont déclaré l'état d'urgence, au moment où des tonnes de pétrole brut menacent de se répandre sur la côte méditerranéenne de la Riviera italienne.
La nappe de pétrole en grande partie dissoute
La nappe de pétrole apparue au large de la Riviera italienne s'est en grande partie dissoute et ne pose plus de risques aux plages des côtes italiennes et françaises, ont annoncé en complément les responsables de l'opération de nettoyage."La situation dans les eaux entre Gênes et la frontière française s'est améliorée de manière significative", a déclaré Giovanni Pettorino, commandant du port italien de Gênes.
"Grâce aux conditions météorologiques (pluies intenses, NDLR) la nappe de pétrole aperçue au cours des derniers jours sur des images satellites s'est en grande partie dissoute ou s'est dispersée en de plus petites nappes sous l'effet de traitement", a-t-il assuré à la chaîne italienne Sky TG24.
Une nappe de pétrole de quelque deux kilomètres de long et 500 mètres de large menace la côte italienne vers Gênes (nord-ouest) mais aussi la Côte d'Azur en France, avaient indiqué samedi les autorités italiennes.
"La nappe n'ira pas en France. La situation semble désormais maîtrisée", a affirmé dimanche M. Pettorino, une déclaration qui devrait soulager la population et l'industrie touristique du sud de la France.
Le pétrole provient vraisemblablement d'une raffinerie située au nord de Gênes, où la fuite d'un oléoduc le week-end dernier a déversé de grandes quantités de brut dans un torrent voisin.
Des répercussions écologiques majeures
Toutefois cette catastrophe ne restera pas sans causer des dégâts majeurs pour l'écologie, a prévenu le chimiste environnemental Federico Valerio."Ce n'est pas un désastre mais un incident sérieux qui n'aurait pas dû se produire", a-t-il déclaré au quotidien italien La Repubblica.
"Le système de prévention en place a échoué. Le plus lourd tribut sera pour le torrent où a eu lieu le déversement. Les conséquences toxiques auront des répercussions sur son écosystème pendant des mois, sinon des années", a-t-il ajouté.