La situation se tend à Calenzana, en Balagne, autour d'une casse automobile. Fondée il y a plus de trente ans, cette casse, la seule autorisée dans la microrégion, a accueilli jusqu'à 800 voitures, entassées là alors que l'ancien exploitant, malade, avait du mal à s'en occuper. Récemment, de nouveaux gérants ont repris l'affaire. Mais le collectif A Campianellu juge cette activité très polluante et demande son transfert dans une zone industrielle.
Sur la route qui monte à Calenzana, ce samedi 12 octobre, le collectif “U Campianellu” tracte. Il proteste contre une casse automobile longtemps laissée à l’abandon. Depuis 2022, l’entreprise a trouvé de nouveaux gérants, mais le fondateur du collectif n’est toujours pas convaincu.
Il y a trois jours, alors que la casse évacuait des moteurs non dépollués, selon lui, il a demandé aux gendarmes de passer. “On a pu faire constater par la gendarmerie de Calenzana et de Calvi, venue prendre des échantillons. Le lendemain, la casse a été bien nettoyée, bien maquillée, avec du sable absorbant par ce que l’inspection de la Dreal devait se rendre sur les lieux”, raconte Serge Ricco.
Joint au téléphone, le sous-préfet de Calvi confirme que le préfet de Corse a demandé, après le passage des gendarmes, un contrôle de la Dreal et il promet une réponse rapide. “Soit les conclusions font état de régularité de la situation et auquel cas il n’y aura pas de suite à donner. Soit il y a des manquements qui sont constatés par rapport à la réglementation et à ce moment-là, le préfet suivra les conclusions de la Dreal et prononcera les mises en demeure qui s’imposent et autorisera le lancement des procédures idoines”, précise Yohann Toubhans.
“Si elle fonctionne, c’est qu’elle a un agrément”
Contactés au téléphone également, les nouveaux gérants affirment faire tout leur possible pour respecter toutes les normes au plus vite. Un positionnement qui convainc le maire qui ajoute que ce n’est pas à lui de contrôler la situation.
“Ça a été une aubaine pour nous qu’il y ait un repreneur et qui, aujourd’hui a évacué toutes ces voitures. Il est certain que cette structure, si elle tourne aujourd’hui, c’est qu’elle a un agrément. Lorsque les nouveaux gérants ont récupéré cette casse, ils se sont mis d’accord avec les services de l’État pour leur donner le temps de se mettre aux normes”, affirme Pierre Guidoni.
Pour le collectif, s’ajoute un second casus belli : l’installation d’une recyclerie, juste à côté de la casse, par la mairie. Plus de bruit encore affirment certains riverains. “Je pense qu’elle n’a rien à faire là. On est dans une zone pavillonnaire, on aura des nuisances sonores. Quand vous jetez une machine à laver dans une benne, les camions avec les bips quand ils reculeront, sans compter le trafic des camions sur cette route”, soutient Olivier Herbel, propriétaire de chambres d'hôtes à Calenzana.
Le maire répond déjà que rares sont les résidences très proches du lieu et qu’il vaut mieux cela que de voir des machines à laver usagées sur le bas-côté de la route.
Le reportage de Pierre Nicolas et Christian Giugliano :