Municipales en Corse : et maintenant ?

Les nationalistes ont remporté une série de victoires lors de ces municipales, qui pourraient fort bien accroître leur emprise sur la politique insulaire. Il leur reste désormais à éviter les chausse-trappes qui se dessinent à l'horizon. 

Bastia et Portivechju éclipsent et relativisent un peu l’analyse globale que l’on pourrait avoir de l’élection municipale sur les 21 tours. Le premier tour avait été favorable à la Droite en général et à la gauche à Bastia, le second inverse le rapport de force et ce sont les nationalistes qui en sortent vainqueurs.

L'arbre qui cache la forêt

A Bastia Pierre Savelli, avec le soutien permanent de Gilles Simeoni, consolide sa position.
D’autant plus qu’il va désormais bénéficier de la Communauté d’agglomération jusqu’alors présidée par François Tatti.
Un outil essentiel, qui pourrait même s’élargir aux importantes communes avoisinantes, et renforcer ainsi le poids politique du Président de l’Exécutif.
Dans la perspective des futures échéances c’est un atout important.

Il en est de même à Portivechju pour Jean Christophe Angelini, qui assoit son ancrage territorial de brillante manière.
Il bénéficie de l’usure du pouvoir de son adversaire, et a opéré un rassemblement très large allant des nationalistes de Corsica Libera aux chefs d’entreprises libéraux.
Portivechju, qui a toujours eu une influence régionale importante – avec Jean-Paul de Rocca-Serra – va garder ce rôle avec Jean-Christophe Angelini.
C’est en tout cas sa volonté.

Un nationalisme à deux têtes ?

Les deux victoires d’hier n’effacent cependant pas les divisions nationalistes et les relations difficiles entre Gilles Simeoni et Jean-Christophe Angelini. Les deux hommes forts de leur mouvance, devenus les deux hommes forts de la Corse, vont devoir s’entendre ou se combattre.
On a l’impression que l’Histoire politique de l’île reproduit des schémas très traditionnels...
Entre le Nord et le Sud.
 

Un scrutin moins boudé qu'ailleurs

Pour ceux qui en doutaient encore, la Corse n’a décidément rien à voir avec le reste de la France, sur le plan politique.
Ici la participation a été importante, très supérieure au 1er tour.
De l'autre côté de la Méditerranée c’est l’abstention qui a progressé, pour atteindre 59%.

Ici le principal parti national, le Rassemblement du même nom est totalement inexistant.
Même chose pour le parti présidentiel, dont personne n’a osé porter les couleurs.
Et que dire de la Gauche ? Elle revient en force au plan national, elle subit un énième revers ici.

La Droite, forte dans l’ensemble du pays, résiste mieux que les autres forces politiques en Corse, mais perd son bastion porto-vecchiais et plusieurs autres communes.
Quant aux écologistes qui ont réalisé une forte poussée nationalement ils ont ici disparu des radars électoraux.

Le piège des querelles de pouvoir

Ce que l’on retiendra surtout, c’est la nouvelle poussée nationaliste, après un premier tour très difficile, ce qui leur permet de consolider leur assise territoriale.

Parce que l’enjeu se situe à ce niveau.
Non seulement pour les futures échéances, mais surtout pour le règlement des dossiers les plus urgents. Les communautés des communes, nombre de mairies, le SYVADEC sont tombés dans leur escarcelle, ils ont donc encore plus de moyens et de possibilités d’agir efficacement. 
Ce qui n’a pas été fait à ce jour.
L’électorat leur en a donné une fois encore la possibilité en leur signifiant aussi – au 1er tour -  que les querelles de pouvoir commençaient à lasser...
 
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