Résultats des municipales en Corse : les nationalistes transforment l'essai

Pierre Savelli conserve Bastia, mairie hautement symbolique, et Jean-Christophe Angelini remporte Porto-Vecchio. Deux des trois villes les plus importantes de l'île sont désormais dirigées par les nationalistes. Et le mouvement s'ancre également dans les communes plus modestes. 

L'état de grâce avait eu lieu, et s'était même éternisé plus longtemps que d'ordinaire. 
Mais lorsque l'on arrive aux responsabilités, on doit se confronter à l'exigence de résultats de ceux qui vous ont élu, plein d'espoirs. 
Et présenter un bilan. 
Celui des nationalistes, ces six dernières années, est mitigé, et les mécontents n'hésitent plus à faire entendre leur voix. 
En ajoutant à cela des dissensions internes, de plus en plus difficiles à ignorer lors de la campagne des municipales à travers l'île, il n'est pas étonnant que les partis traditionnels se soient dit que la plainsanterie avait assez duré.
Et que le scrutin de 2020 était l'occasion ou jamais de mettre fin à l'ascension d'un mouvement cantonné, durant des décennies, à l'opposition...

Ce mercredi 1er juillet le président de l'éxécutif de Corse analysait les résultats sur le plateau de Corsica Sera et l'appel lancé par son rival du PNC, Jean-Christophe Angelini, à revoir les équilibres internes... 
 



Les résultats des municipales témoignent de la confirmation de l'ancrage nationaliste aux manettes de la Corse. 
Tour d'horizon des forces en présence après le second tour.

Bastia

Pierre Savelli savait que la tâche ne serait pas aisée. 
Les rumeurs d'un "Tout sauf Savelli" s'étaient répandues dès l'été dernier, et les réunions régulières des figures de l'opposition, anciennes (François Tatti, Jean Zuccarelli, Julien Morganti) et nouvelles (Jean-Martin Mondoloni) laissaient augurer d'un front uni pour reprendre la mairie aux nationalistes. 
Ce front, moins uni que prévu, (Julien Morganti ayant préféré partir, et arriver seul) a bien eu lieu, mais il n'a pas suffi a déloger Pierre Savelli du quatrième étage du rond-point Noguès. 

Le maire sortant était bien décidé à asseoir, enfin, sa légitimité. 
Même si la campagne a été dure, à tous les sens du terme, il y est parvenu.
Et Bastia, symbole de l'accession des nationalistes au pouvoir, en 2014, reste dirigée par eux.  

Porto-Vecchio

Le refrain, on croyait le connaître. Jean-Christophe Angelini se présentait, pour la quatrième fois, aux municipales de Porto-Vecchio. Et à la fin, se serait la Georges Mela qui gagnerait. Comme son mentor, Camille de Roccas-Serra, l'avait fait avant lui. 
Et pourtant. 
Après un score spectaculaire au premier tour, lui permettant de terminer en tête, le leader du PNC a confirmé au second tour, et ravit la très emblématique cité du sel à la droite insulaire. 
Un séisme, à l'échelle de la politique corse, qui pourrait asseoir l'hégémonie nationaliste sur l'île, et devrait sans nul doute nourrir un peu plus les ambitions de Jean-Christophe Angelini. 

L'Ile-Rousse

Angèle Bastiani a mis fin au règne de Jean-Jo Allegrini-Simonetti dans la cité paoline. Et devient la première femme maire de l'Ile-Rousse, à la tête d'une majorité de rassemblement, composée d'élus de sensibilité de droite, de gauche et nationaliste. 
  
  • Angèle Bastiani : 51,8 %
  • Jean-Jo Allegrini-Simonetti : 48,2 %
Le taux de participation a été de 81,2 %. 

Figari

La commune la plus étendue de Corse a été remportée par le nationaliste Jean Giuseppi, conseiller au cabinet de Jean-Guy Talamoni, au terme d'un scrutin très serré face à Hervé Pacini, héritier de Jean-Toussaint Canarelli, figure de la droite de l'extrêm-sud.
  • Jean Giuseppi : 53,12 %
  • Hervé Pacini : 46,87 %
La participation s'est élevée à 92 %.

Zonza

Là encore, les nationalistes ont créé la surprise, même si Nicolas Cucchi, le nouveau maire de Zonza Sainte-Lucie de Porto-Vecchio, est sans étiquette. Sur sa liste, en troisième position, apparaissait Paul-André Colombani, député nationaliste. 
La victoire s'est jouée à rien. Nicolas Cucchi l'a emporté avec 13 voix d'avance sur la liste d'union menée par Georges Fani.

Luri

Le Cap Corse est lui aussi concerné par cette vague nationaliste. Et c'est Dominique Cervoni, une figure de la région qui a laissé la place, après près de trente ans de mandats. 
Le nouveau maire est une femme, Anne-Laure Santucci, conseillère terrioriale Femu a Corsica. Elle a raflé six des huis sièges qui restaient à pourvoir, après avoir déjà remporté 4 sièges contre 3 en mars dernier. 
  

Les autres résultats :

Sartène :

  • Paul Quilichini : 52,51 %
  • Nicolas Alaris : 27,08 %
  • Paul-Michel Castellani : 12,36 %
  • Pierre Versini : 8,05 %
Participation : 75,89 %

Aleria :

  • Ange Fraticelli : 50,46 %
  • Dominique Venturini : 49,54 %
Participation : 89,5 %

Retrouvez ici les résultats des 13 autres communes insulaires qui votaient le 28 juin.
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