La société Someca a pendant longtemps été le seul acteur de transport maritime de ciment en Corse. Un monopole auquel le cimentier Vicat a décidé de mettre un terme : le groupe de BTP a décidé de se doter de son propre cimentier.
Le torchon brûle entre les groupes de BTP Lafarge et Vicat. Selon nos confrères du Marin, les cimentiers ont décidé de rompre leur partenariat commercial pour l'approvisionnement en ciment de la Corse au départ de Nice.
Et avec cette rupture s’accompagne la fin du monopole du transfert du ciment distribué en Corse, jusqu’ici uniquement assuré par le navire « Capo Nero », de la société de transport Someca.
Ni la Haute-Corse, ni la Corse du sud ne disposant de cimenterie, toutes les ressources en ciment distribuées sont acheminées par voie maritime. Jusqu’à tout recemment, le « Capo Nero » de la Someca était le seul à remplir cette fonction.
Fin du monopole
Ce n’est désormais plus le cas : le cimentier Vicat a décidé de se doter de son propre porte-conteneurs. Avec ses 90 mètres de long et sa capacité de chargement de 2 000 tonnes, il devrait sillonner les eaux reliant Nice à la Corse à partir de la fin août.
Actuellement en cours de transformation à Vlissingen, aux Pays-Bas, le navire, pour l’instant sobrement intitulé « le Kurkse » mais qui ne saurait tarder à devenir le « Capo Cinto », devrait être composé d’un équipage local.
Le porte-conteneur effectuera également des rotations en Italie – Vicat y possède des sites à Imperia, en Ligurie, et à Oristano -.
Condamnation
La situation de monopole mis en place sur la cimenterie en Corse par Lafarge et Vicat, et celle du monopole du transport du-dit ciment par la société Someca avait déjà été dénoncée par le passé.
En avril 2010, un arrêt de la cour d’appel de Paris reprochait ainsi aux deux cimentiers « d’avoir abusé de leur position dominante collective sur les marchés du ciment en Haute-Corse, à Ajaccio, Porto-Vecchio et Propriano, en octroyant des remises de fidelité aux négociants corses n’ayant pas procédé à des importations de ciment en provenance de Grèce et d’Italie ».
Les deux sociétés se seraient entendues avec les distributeurs principaux sur l’île, et auraient ainsi contrarié l’accès du marché aux concurrents grecs et italiens, dont les prix étaient en moyenne 20% moins cher.
Lafarge et Vicat avaient été condamnés par le conseil de la concurrence à des amendes s’élevant respectivement à 17 et 8 millions d’euros, réduites à 10 et 4,5 millions après recours.