Jacques Cassandri, qui s’autoproclame "cerveau" du "casse du siècle" à Nice en 1976 dans un livre publié en 2010, comparaît ce lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille.
Plus de 40 ans après le légendaire "casse du siècle" commis à Nice, une figure du banditisme marseillais, Jacques Cassandri, comparaît lundi à Marseille: il s'est trahi dans un livre en se proclamant "cerveau" de l'opération.
Le septuagénaire qui comparaît libre, visage rond et lunettes rectangulaires, a écouté avec attention la juge Christine Mée décliner la dizaine de délits qui lui sont reprochés, d'une escroquerie en bande organisée à des abus de biens sociaux. Mais l'incrimination pour laquelle le dossier, jugé jusqu'à vendredi devant le tribunal correctionnel de Marseille, sort du commun, est le blanchiment aggravé du butin du casse de la Société générale à Nice, en 1976.
Appartements, visons, terrains en Corse,…
Une équipe de malfaiteurs avait dérobé 46 millions de francs dans la salle des coffres, en passant par les égouts. Les faits sont prescrits, le butin, l'un des plus élevés dérobés au XXe siècle, n'a jamais été retrouvé... mais le blanchiment des fonds peut encore être jugé.
Cassandri, déjà condamné pour trafic de drogue, proxénétisme ou extorsion, aurait utilisé le butin pour financer sa carrière criminelle, et ses multiples investissements, parfois via ses enfants : appartements, discothèque à Marseille, terrains en Corse…
Spaggiari relégué au second plan
C'est in extremis que la justice a pu rattraper l'homme de 73 ans, après la parution d'un livre dans lequel il s'autoproclame cerveau du spectaculaire vol, reléguant le célèbre Albert Spaggiari au rang de second rôle. Le livre est écrit en 2010 sous pseudonyme, mais Jacques Cassandri s'est abondamment vanté devant ses proches d'en être l'auteur. Il a fini par le reconnaître également devant le juge d'instruction.
Il est "victime d'un terrible effet boomerang", estime en marge de l'audience son avocat Frédéric Monneret. "Il a toujours dit que c'était un roman et je ne pense pas qu'un tribunal puisse condamner sur un roman", ajoute-t-il.
Aujourd'hui, l'homme à la carrière criminelle chargée risque 10 ans de prison.