Patrimoine naturel corse : la nécessaire amélioration de la gestion des flux touristiques

La protection du patrimoine naturel insulaire serait en danger. Certaines zones fragiles, comme la réserve de Scandola, nécessitent une attention particulière. L'été, près de 2 000 personnes s'y pressent quotidiennement d'où l'importance d'améliorer la gestion des flux touristiques. 

Avec ses 1 700 hectares, la réserve de Scandola est un joyau en Méditerranée. Elle est classée au patrimoine mondial de l'Unesco, mais cette beauté se paye.

En période estivale, la population est multipliée par sept. Et entre 1 500 et 2 000 personnes se baladent quotidiennement dans ses eaux translucides. Une fréquentation qui n'est pas sans risque pour cet écosystème protégé.

L'Agence du tourisme de la Corse travaille sur une nouvelle gestion des flux touristiques. Parmi les solutions envisagées : le tri des déchets, ou encore l’élaboration d’une charte de bonne conduite. « Il y a toute une campagne de communication qui est en cours d’élaboration […]. Ça sera en place pour l’année prochaine. Elle comprend : une sensibilisation des touristes, une pédagogie, y compris des actions en direction des scolaires, et également une sensibilisation des professionnels », indique Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l'Agence du tourisme de la Corse. 
 

Saturation


Au cœur des débats, Girolata, est le point de passage incontournable des visiteurs de la réserve. Sa petite plage aux airs de Robinson Crusoé, atteint des seuils de saturation critiques en période estivale. 

 


Pour faire face, les habitants ont dû s'organiser. Plus de 50 % des détritus sont compostés sur place, et une station d'épuration a été inaugurée l'an dernier. « On ne maîtrise pas la fréquentation. Les gens qui viennent à Girolata, pour 80 % d’entre eux ce sont des gens qui ont visité la réserve. Si la réserver continue à être de plus en plus visitée, Girolata sera de plus en plus fréquentée. On atteint des seuils de saturation sur lesquels il faut se pencher pour voir comment on stabilise et on évite d’entrer dans une surfréquentation qui serait préjudiciable pour le tourisme, le site, l’environnement, et pour la population de Girolata », estime François Alfonsi, maire d'Osani.
 

Tourisme durable


Préserver le patrimoine naturel, mais aussi culturel. Sur les hauteurs du golfe, se trouve une tour génoise érigée au XVIe siècle. 

Un monument historique qui sera réhabilité dès cet automne. Ici, la même problématique se pose. « On a un monument qui a une capacité d’accueil restreinte : 19 personnes pour la tour, 50 au maximum dans l’enceinte. Comment on les accueille ici ? C’est la première question, la question du flux. La deuxième question, c’est le contenu de ce qu’on va leur raconter. Les gens ne viennent pas forcément pour visiter un musée, avec des heures de visite. Il faut arriver à faire passer des messages », explique Michel Murraciole, délégué du conservatoire du littoral.

Au total, la baie accueille près de 12 000 personnes par an. Pour les acteurs locaux, s'orienter vers un tourisme durable semble inévitable s'ils veulent, à terme, sauvegarder ces espaces exceptionnels qui font l'île de beauté.


 
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