Face à la flambée des prix de l'énergie, le gouvernement a détaillé ce jeudi son plan de sobriété pour éviter les coupures et les pénuries cet hiver. Objectif : faire baisser de 10 % notre consommation d'énergie d'ici à 2024.
"Je baisse. J'éteins. Je décale". Un nouveau triptyque comme mot d’ordre pour le gouvernement. Ce jeudi, Élisabeth Borne a présenté son plan de sobriété énergétique. Une mesure attendue depuis plusieurs semaines en réponse à la crise de l’énergie qui sévira en France cet hiver.
Un plan qui s’articule en plusieurs parties, et s’adresse à différents secteurs. D'abord aux collectivités sur la consommation de l’éclairage public notamment, sur le patrimoine bâti ensuite qui représente 60 % des opportunités de sobriété énergétique.
L’Etat demande, par exemple, de respecter la température préconisée des 19 °C tout au plus. Un plan qui, dans les rues d'Ajaccio, ne convient pas à tout le monde. "Je ne suis pas d'accord. Je compte chauffer ma maison comme les autres années. J'ai mon fils, pour moi, c'est essentiel qu'il se sente bien chez lui et s'il faut chauffer, je chaufferai. Pour moi c'est à l'État de remédier à ça et faire ce qu'il y a faire, et pas à nous, petits citoyens de devoir subir leur décision. C'est à eux de trouver de meilleures solutions", explique une jeune femme. "Moi aussi, je vais continuer à me chauffer. Je ne vais pas rester dans le froid, j'ai de l'arthrose", continue une personne âgée.
Bonus sobriété
Autres mesures importantes déclinées dans le plan : le décalage de la période de début et de fin de chauffe, la favorisation du télétravail avec l’augmentation forfaitaire de 15 % pour couvrir l’augmentation des prix début 2023, ou le covoiturage. Une première étape selon le gouvernement, pour atteindre la neutralité carbone. Des aides seront aussi fournies, notamment pour le passage d’une chaudière à gaz vers une pompe à chaleur à hauteur de 9 000 €, renforcée par un bonus de sobriété.
De la culture au sport, en passant par le numérique ou encore l’industrie, le plan s’étend à un très large spectre de secteurs. Reste à savoir si les Français adopteront ces mesures, et si elles suffiront à diminuer la consommation énergétique du pays sur le long terme.