La première assemblée générale de Palatinu s'est tenue ce samedi 18 novembre à Francardo. L'association, qui défend une ligne nationaliste identitaire, a annoncé sa ferme intention de s'attaquer au terrain électoral.
Pas de grand-messe pour Palatinu, mais une assemblée générale qui réunit une centaine d’adhérents parmi les 523 revendiqués par l’association après un an d’existence.
Faut-il d’ailleurs toujours parler d’association tant Palatinu a investi le terrain politique ces derniers mois dans ses communications ou ses prises de position ?
Défenseurs d’une ligne nationaliste identitaire, les membres de Palatinu ont acté leur volonté d’investir le champ électoraliste.
“Il s'agit, dans les semaines et les mois qui viennent, de soutenir, de rejoindre et en quelque sorte de participer aux différentes démarches qui pourront être de toute nature, mais qui tendront dans tous les secteurs du débat public en Corse à représenter les idées qui sont défendues, promues et développées par Palatinu”, explique le président de l'association Nicolas Battini.
Cet investissement passera-t-il par la création d'une structure proche de Palatinu qui aura vocation à se présenter aux élections ? “Nous verrons en temps voulu, en tous les cas, je le souhaite.”
Proximité avec l'extrême droite ?
À la tribune, les dirigeants de Palatinu se présentent comme les défenseurs d’une Corse chrétienne, au cœur d’un monde occidental qui serait menacé par l’immigration.
Un discours qui rejoint les grands principes défendus par l’extrême droite sur le continent.
D’aucuns y voient une très claire proximité, que Palatinu réfute.
"Je ne me reconnais pas spécialement dans ce qualificatif d'extrême droite, déclare Lisandru Luciani, membre du bureau de l'association. J'invite ceux qui nous font ce reproche à réécouter le discours d'Aleria en 1975 et les thématiques qui sont évoquées par les différents intervenants sur le rapport à l'identité, la démographie, le rapport à la terre et la dimension identitaire du combat autonomiste."
Nouvelle offre nationaliste
Avec la constitution annoncée d’un mouvement électoral directement issu de l’association, Palatinu veut peser sur les futurs scrutins locaux.
Favorables au statut d’autonomie de l’île ils entendent incarner une nouvelle offre sur l’échiquier nationaliste corse.
"Je pense que le logiciel nationaliste qui est issu des années 70 est aujourd'hui totalement obsolète et dans l'incapacité de répondre aux grands enjeux sociétaux et civilisationnels qu'impose notre temps, indique Nicolas Battini. Et c'est précisément ce qu'apporte Palatinu dans la diversité des offres politiques et des offres intellectuelles en Corse ; c'est un nationalisme Corse qui, lui, prend en compte ces différentes données."
À travers sa future déclinaison politique, Palatinu devrait bien présenter ses propres listes lors des prochaines élections municipales et territoriales.
Le reportage de Paul Salort et Anna Peron :