Ce samedi 10 août, les habitants de Moltifao et de la micro-région sont mobilisés contre le projet de centre d’enfouissement de déchets prévu sur la commune. Ils dénoncent une installation qui serait, selon eux, source de graves pollutions.
Convaincre chaque passant, chaque automobiliste, que Moltifao et sa micro-région ne peut accepter que, sur une ancienne carrière, soient enfouies bientôt 200 000 tonnes de déchets par an.
Convaincre que les générations futures ont tout à y perdre. Avec parfois des arguments sentimentaux.
"Quand nous étions jeunes nous allions nous baigner dans une rivière un peu plus bas, c'était notre activité de l'après-midi" soupire Jean-Laurent Mariani, habitant de Ponte-Lecciace.
Ce père de famille désigne son fils, assis sur ses genoux : "Si elle est polluée, nos enfants eux ne pourront pas le faire."
Graves pollutions
Ce samedi 10 août, ils étaient une quarantaine d'habitants de Moltifao et de ses alentours à participer au tractage contre le projet de centre d’enfouissement de déchets prévu sur leur commune.
Ce n'est pas la première action du mouvement :mardi dernier, 250 personnes se sont réunies devant la mairie de Ponte-Leccia pour manifester leur opposition au projet.
"Au centre de la Corse, on est peu nombreux et on veut nous installer toutes ces ordures. En clair, les gens feraient de l’argent avec le tourisme tout autour de la Corse, et nous, on ramasserait. C’est la double peine ", soutient Jean Moghraoui, habitant de Moltifao.
Privilégier le tri
Ils ont tracté au rond-point de Ponte-Leccia, insistant sur les dangers de graves pollutions de l’eau. Et sur le double-discours du gouvernement, aussi.
"Il y a quelques jours, Emmanuel Macron a accueilli cette jeune suédoise qui est entrain de soulever la jeunesse du monde entier sur les problèmes environnementaux, et ici on parle encore d'enfouissement, vous vous rendez compte du décalage que c'est ?" reprend Jean Moghraoui.Les habitants l'affirment haut et fort : ils ne veulent plus de solutions anciennes sur les déchets. Des déchets qui seraient parfois remontés du littoral.
Ils demandent désormais aux élus régionaux et aux représentants de l’Etat de réfléchir -avec eux- à d’autres solutions. Avec un mot d’ordre : le tri plus que l’enfouissement.