Les adhérents Les Républicains ont tranché : c'est par le biais d'un congrès, réservé aux seuls militants, plutôt que par celui d'une primaire ouverte, que sera désigné en décembre prochain le candidat du parti pour les élections présidentielles.
Plébiscitée notamment par Valérie Pécresse et Michel Barnier, l'option de la primaire ouverte n'a pas été retenue par les adhérents Les Républicains. Invités ce vendredi et samedi 24 et 25 septembre à se prononcer sur le mode de désignation du candidat du parti pour les élections présidentielles, les 79.181 encartés ont préféré à 58 % l'option d'un congrès à deux tours, réservé aux militants.
Nous désignerons notre candidat à la présidence de la République par une procédure réservée aux adhérents réunis en Congrès. #Le25JeDécide pic.twitter.com/ktkZ4uvUSh
— les Républicains (@lesRepublicains) September 25, 2021
Un "bon compromis" entre vote élargi et pluri-candidatures Républicaines, aux yeux de Jean-Jacques Ferrara, député LR de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, et un choix qui n'étonne pas François-Xavier Ceccoli, président de la fédération Les Républicains de Haute-Corse. "On peut regrettrer une décision effectuée dans une certaine urgence", au détriment "d'alliés historiques", tels que l'UDI et Les Centristes, qui ne pourront pas prendre part au vote, souffle le maire de San Giuliano.
Mais François-Xavier Ceccoli le reconnaît : ce "format fermé" a le mérite d'être le plus susceptible de convenir à l'ensemble des potentiels candidats à l'investiture Républicaine.
Cinq candidatures présumées
Et notamment Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France. Fermement opposé à la primaire ouverte, il pourrait accepter de se soumettre au vote interne de son ancien parti, le 4 décembre prochain. Il ferait alos face à son homologue d'Ile-de-France, Valérie Pécresse, à l'ex-commissaire européen Michel Barnier, ainsi qu'à Eric Ciotti et Philippe Juvin.
Au sein des soutiens de l'homme du Nord, on appelle pour l'heure à garder une certaine prudence : "Il est prématuré de dire qui sera ou ne sera pas sur la ligne de départ du congrès, avant même d'en connaître les règles et modalités", estime ainsi Franck Giovannucci, délégué régional de La Manufacture [organisme de réflexion et de soutien à Xavier Bertrand].
[En Corse] nous avons déjà reçu une dizaine de promesses de parrainages [pour Xavier Bertrand], en plus de beaucoup de soutiens et de contributions.
Mais en Corse, selon ce dernier, ils seraient déjà nombreux à se mobiliser derrière la candidature du président de la région Hauts-de-France : "Nous avons déjà reçu une dizaine de promesses de parrainages, en plus de beaucoup de soutiens et de contributions." Visiteur fréquent de l'île de beauté - son dernier passage remonte au mois d'août -, Xavier Bertrand aurait pour dessein, s'il était élu, "de lancer une nouvelle phase de discussion entre les élus corses et l'Etat", et mettre en place un nouveau projet de société, "la République des territoires", qui prône plus de liberté pour les régions.
"C'est un candidat légitime et déterminé, reprend Franck Giovannucci. Qu'il prenne part au congrès Républicain ou non, Xavier Bertrand a toujours dit vouloir réunir sa famille politique, et qu'il fera tout dans cet objectif."
Éradiquer le spectre de désunion
Unir les troupes : voilà justement l'enjeu du congrès pour Les Républicains. Déjà forcé de composer avec l'extrême droite de Marine Le Pen et celle d'Eric Zemmour, bien tentées de grignoter sur son terrain, le parti reste hanté par le spectre de la désunion.
Cinq ans après, le fiasco opérationnel et électoral de la primaire de 2016, reste un souvenir amer pour les élus comme pour les adhérents. "Nous partions favoris, et nous nous sommes finalement divisés plutôt que rassemblés. Cette fois, il est tout simplement inenvisageable qu'il y ait en avril deux candidats qui s'affrontent pour représenter notre courant d'idée", abonde Jean-Jacques Ferrara.
Cette fois, il est tout simplement inenvisageable qu'il y ait en avril deux candidats qui s'affrontent pour représenter notre courant d'idée
"Avancer unis, c'est notre seule chance de l'emporter, insiste François-Xavier Ceccoli. Notre famille a besoin d'un chef naturel vers qui se tourner, qui puisse porter nos valeurs qui ont plus que jamais leur place dans le débat public, que ce soit sur des questions de sécurité, d'immigration, ou encore d'ascenseur social."
Tous deux l'assurent : le 4 décembre prochain, ils glisseront bien un bulletin dans l'urne. Et quel que soit le résultat, ils soutiendront le candidat désigné jusqu'à la ligne d'arrivée.
À moins d'un an des présidentielles, l'un comme l'autre sont confiants : pour l'investiture Républicaine comme pour la présidentielle, les militants répondront à l'appel : "Nous sommes la première force politique d'opposition face à la majorité régionale", rappelle Jean-Jacques Ferrara.