Depuis quelques semaines, les prix baissent à la pompe des stations essence corses. Mais pas autant qu'il le pourraient selon l'association de consommateurs CLCV.
Cinq mois après le début de la chute des prix du pétrole, la baisse est visible à la pompe, dans les stations-service de Corse.
Le prix du litre de sans-plomb est passé de 1.69 € en février 2013 à environ 1.36 € le litre ce mois-ci. Côté gasoil, il faut compter aujourd'hui, 1.23 € le litre contre 1.48 € en février 2013. La chute a été ressentie ces derniers mois par les consommateurs. Certains estiment gagner 5 à 6 euros sur un plein.
Pas de répercussion sur les prix des prestations
Mais pour l'heure, cette baisse n'a pas d'influence sur l'économie locale. Les transporteurs routiers, par exemple, ne répercutent pas encore la baisse des prix sur celui de leurs prestations. "Jusqu'à présent nous n'avons pas pu répercuter sur les clients car cette baisse est toute nouvelle", explique Jean-Marie Maurizi, Président du syndicat des transporteurs routiers.
Les transporteurs maritimes ne répercutent pas non plus cette baisse sur leurs tarifs. La Méridionale, par exemple, a dépensé 401.01 euros la tonne de combustible en novembre 2014 contre 525.88 euros il y a un an. Une baisse de 23.74 % qui n'est pas répercutée sur les tarifs du fret.
Reportage de Florence Antomarchi, Djamel Mouaki et Mattea Luccioni.
Intervenants : Jean-Marie Maurizi, Président du syndicat des transporteurs routiers
Les prix pourraient baisser davantage
Selon une étude de l'association de défense des consommateurs CLCV - Consommation, logement et cadre de vie -, révélée ce vendredi par Le Parisien, la baisse ne profite pas assez aux consommateurs. Le prix à la pompe n'a baissé que de 17% alors que celui du baril de pétrole a chuté de 50%.
Cette différence de fluctuation entre le prix du baril et le prix à la pompe s'explique généralement par plusieurs facteurs, comme les taxes ou le taux de change entre le dollar et l'euro. Les prix du plein de gazole ou de sans-plomb ne dépendent que pour un tiers de ceux du brut.
Mais les experts de l'association CLCV ont découvert que les distributeurs profitent de la conjoncture pour gonfler copieusement leurs marges, selon Le Parisien. Les géants du secteur se contentent de retarder légèrement la répercussion de la baisse des cours sur l'ensemble de la chaîne de transformation. Sur le seul mois de décembre, cette marge a augmenté de trois centimes par litre par rapport à son niveau moyen tout au long de l'année, révèle Le Parisien. Trois centimes, cela parait peu, mais au regard des volumes vendus à la pompe, cela peut vite représenter des millions d'euros.