Prix des carburants en Corse : Bruno Le Maire n'est pas favorable à une régulation

On connait enfin la position de Bercy, et de Paris, sur la question sensible du prix des carburants sur l'île. Le ministre de l'Economie et des Finances, dans un courrier adressé au collectif 4AC, se prononce contre une régulation administrative. 

Bruno Le Maire ne dit pas "non". Il souligne juste que l'idée d'une régulation des prix des carburants en Corse est "prématurée". Pour Bercy, les précédents l'auraient démontré, "un tel dispositif fige les surcoûts plus qu'il ne permet de les réduire". 
Ce qui, exprimé de manière diplomatique, signifie clairement "non". 

Courrier de Bruno Le Maire

Déception

Le courrier, signé par le ministre, et adressé à Agissons Contre la Cherté des Carburants en Corse (A4C), fait suite à une lettre envoyé en mars dernier par l'association à Bercy.  Y étaient listés les problèmes posés, selon elle, par le marché des carburants sur l'île. 

Lettre de A4C à Bruno Le Maire

La réponse ne s'est pas fait attendre.
Deux mois, c'est un délai plutôt bref, et le porte-parole d'A4C, Frédéric Poletti, y voit la reconnaissance d'une démarche, "crédibilisée" par le courrier de Bruno Le Maire. 

Pour autant, à l'en croire, il aurait été prêt à faire preuve de patience. "Nous sommes déçus. L'article L410-2 du code du commerce prévoit la possibilité de réglementation en cas de monopole. Et l'Autorité de la conccurence a statué qu'il y avait un monopole. Alors le ministre, au lieu de prendre position en amont, aurait dû au préalable saisir cet organisme, pour qu'il puisse se prononcer sur la pertinence de la réglementation..."

La piste de l'éthanol

Mais tout n'est pas négatif dans la réponse du ministre de l'Economie et des Finances. D'abord, parce que c'est la première prise de position du gouvernement sur la question des carburants en Corse. 

Ensuite, parce qu'elle ramène sur le devant de la scène la question des biocarburants. Pour Bruno Le Maire, la différence des tarifs constatée à la pompe est due à "certaines particularités structurelles et techniques des marchés de l'approvisionnement et de la distribution du carburant"

Le ministre cite les coûts de passage, le monopole, l'absence de grandes et de moyennes surfaces proposant des stations-services, mais également l'absence des biocarburants à base d'éthanol. 

Il faut que les élus saisissent la balle au bond.

Frédéric Poletti

Des carburants dont le prix est moins élevé, en raison des taxes plus basses dont ils bénéficient. Le problème, c'est qu'en Corse, on n'en trouve pas.

Les biocarburants, c'est le levier que Bercy semble vouloir actionner en priorité. Le Maire affirme qu'une "réflexion est menée pour envisager des importations d'éthanol chaque année". 

Pour A4C, c'est une vraie avancée. Ou du moins la promesse d'une avancée. "La Corse fait partie des territoires métropolitains. Pour autant la population qui y vit ne bénéficie pas des allègements fiscaux qui visent à favoriser l'utilisation des biocarburants. On sent une réelle volonté de changer cela, mais il faut rester vigilants, pour que les délais ne soient pas trop longs. Ils faut que les élus saisissent la balle au bond, et poussent pour que nous puissions avoir des biocarburants sur l'île dans les plus brefs délais". 

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