La secrétaire d'Etat en charge de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative Marlène Schiappa est à Venaco ce dimanche 16 juillet, pour un colloque sur "Les femmes corses dans le combat". À cette occasion, elle a accordé un entretien à nos équipes.
Vous avez annoncé de nouvelles concertations dans les prochains jours autour du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, concernant le processus d'autonomie de l'île. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Je n'ai pas annoncé une nouvelle concertation, il s'agit simplement de prolonger les discussions qui échangent en permanence entre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a été chargé par le président de la République de travailler sur la question institutionnelle de la Corse d'une part, et d'autre part, les élus de Corse qui portent un certain nombre de demandes. Cette discussion existe, elle est continue. Le ministre de l'Intérieur est en lien avec les élus de Corse pour avancer sur cette question.
Y aura-t-il une rencontre prochainement entre les élus insulaires et le ministère de l'Intérieur ?
Il y a en tout cas des échanges qui sont permanents entre le ministre de l'Intérieur et son équipe d'une part, et d'autre part avec les élus de Corse sur tous les sujets. J’ai moi-même reçu récemment Jean-Charles Orsucci, le maire de Bonifacio. Je suis aujourd'hui à Venaco avec Monsieur le Maire. La dernière fois que je suis venue pour le tour du bénévolat, j'ai pu échanger avec les parlementaires de Corse, donc ces échanges sont absolument permanents.
Un possible remaniement ministériel est évoqué. S'il a lieu, êtes-vous soucieuse pour votre avenir au sein du gouvernement, notamment après votre mise en cause dans la gestion du Fonds Marianne ?
D'abord, il n’y a pas de mise en cause. Ma probité est complètement intacte. Je suis accusée de rien et poursuivie pour rien. On s'interroge pour savoir comment on peut mieux formuler à l'avenir les appels à projets, ce sont des interrogations légitimes, mais moi, ma probité est intacte. Je veux le dire face à de la diffamation ou des informations erronées qui ont été diffusées, d'une part.
D'autre part, vous le savez, j'ai l'honneur d'être membre du gouvernement depuis 2017. J'étais avec le président de la République parmi les premières à faire sa campagne, en 2016. Nous étions venus à Furiani, notamment. C'est vrai que certains se posent toujours la question de mon avenir, je suis moins préoccupée par mon avenir que ceux qui le commentent.
C’est déjà un grand honneur pour moi d'avoir été au gouvernement, c'est ma septième année de membre du gouvernement. Ma famille vient du hameau de Cancaraccia, dans la commune de Sotta en Corse-du-Sud. Je n'étais pas du tout destinée à être membre du gouvernement, donc je suis déjà très honorée de l'avoir été toutes ces années-là et pour l'avenir, le président de la République nous a demandé d'être concentrés sur nos dossiers. Donc c'est ce que je fais.
Vous pourrez donc toujours peser sur les négociations entre les élus insulaires et Paris ?
Moi j'ai la place qui est la mienne, qui est modeste, je ne suis pas élue de Corse, donc je ne prétends pas être porte-parole des Corses dans leurs demandes. Il y a des élus qui sont démocratiquement élus pour cela. Maintenant, j'essaie d'être un trait d'union, de faciliter ce que je peux faciliter, de soutenir les associations de Corse comme je l'ai toujours fait, de faire des déplacements, d'être là pour écouter, pour répondre aux demandes qui me sont faites pour des choses très concrètes, comme du soutien à des associations ou comme le fait de débloquer des situations administratives.
Sur l'égalité femmes hommes, on a, par exemple, obtenu beaucoup d'avancées avec des intervenantes sociales dans les commissariats, dans les gendarmeries, avec des formations du soutien aux associations. Et aujourd'hui, sur l'économie sociale et solidaire, il y a beaucoup à faire en Corse, notamment avec la chambre régionale de l'Economie Sociale et Solidaire, mais aussi, par exemple, avec les coopératives. Je rappelle que les coopératives sont aussi les coopératives agricoles, et il y en a beaucoup ici.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien réalisé par Stéphane Poli et Mathias Landry :