Quand la société civile veut sauver la langue corse

La principale revendication de Parlemu Corsu, qui organise samedi 23 mars une manifestation à Ajaccio pour la défense du corse, est l'obligation de son apprentissage à l'école. Des initiatives, d'associations ou de privés, se développe en parallèle pour tenter de freiner la disparition de la langue.

Le collectif Parlemu Corsu organise, ce samedi 23 mars à Ajaccio, une manifestation pour la défense de la langue corse. Un rassemblement avait déjà eu lieu la semaine passée à Bastia. Une centaine d'associations et mouvements politiques appellent à y participer. Leur revendication principale : rendre son enseignement obligatoire de la maternelle à la terminale. En dehors des murs des écoles, des initiatives émergent pour développer son usage au quotidien.

Intervenant en langue corse et commentateur sportif, Philippe Perrault milite pour un usage quotidien et décomplexé du corse. Pour lui, il faut se rapproprier la langue et la faire vivre, quitte à faire quelques erreurs.

À l’âge de 20 ans, on se moquait de moi au village parce que j’estropiais le corse, 36 ans plus tard, j’ai toujours à apprendre, mais j’ai fait des efforts. Il y a eu ce désir de parler corse, quitte à se tromper. Ce n’est pas grave de faire des erreurs, il faut faire vivre chacun à son niveau cette langue.

Transmission familiale en déshérence, blocage politique, absence de reconnaissance institutionnelle... les causes sont multiples, mais le constat est le même : la transmission directe concerne 2% des enfants, contre 90% au début du siècle dernier.

Pour tenter de freiner la disparition de la langue, des initiatives se mettent en place chez les entreprises. Installée à Ponte Novu, l'entreprise de débrousaillage A Smachjera veut faire du bilinguisme un fonctionnement officiel, et a entrepris le passage à la signalétique bilingue et à la formation de ses personnels.

On a comme projet de réécrire nos documents en langue corse, que ce soit les documents de présentation ou les devis pour ceux qui le parlent, mais aussi refloquer nos véhicules en corse et en français, explique le gérant, Francescu Maria Picoury.

Mais l’une des plus grandes réussites de la société civile en termes d’apprentissage de la langue, c’est l’association Pratica Lingua. Elle a ouvert ses portes à Bastia il y a bientôt 3 ans et compte aujourd’hui plus de 300 inscrits. Fanou Torracinta, professeur de guitare, donne des cours en langue corse. Pour lui, cette pratique doit s'étendre à tout autre domaine. 

Le but c’est que la langue soit au centre de tout, on peut tout faire en langue corse, que ce soit des pizze ou de la sismologie.

Pas de solution miracle, mais l’association montre que la demande existe, et que la société civile peut participer efficacement à la survie de la langue.
 
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