Rachat de Corse-Matin : l'armateur CMA CGM prend le contrôle du groupe La Provence

Ce vendredi, le tribunal de commerce de Bobigny a autorisé le rachat du groupe La Provence par Rodolphe Saadé, PDG de l'armateur CMA CGM. L'épilogue d'une longue procédure judiciaire et commerciale.

Vendredi 30 septembre, le tribunal de commerce de Bobigny a autorisé le rachat du groupe La Provence par l'homme d'affaires franco-libanais Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM.

Cette décision de justice donne le feu vert à la reprise des 89% des parts de La Provence appartenant jusque-là au Groupe Bernard Tapie (GBT). Elle intervient un mois après l'accord du rachat par l'armateur CMA CGM des 11% détenus par sa concurrente NJJ, la holding de Xavier Niel.

Le fondateur de Free a été lui aussi longtemps dans la course pour acquérir le groupe auquel appartient Corse-Presse, la société qui édite Corse-Matin. 

Sur les 850 salariés du groupe marseillais, 200 travaillent pour le quotidien insulaire.

Fin août, après dix mois de tractations houleuses, les deux hommes d'affaires avaient en effet signé un accord de rachat par CMA CGM portant sur l'intégralité des 11% détenus par NJJ au capital social de La Provence.

Il restait donc au tribunal à statuer sur les 89% des parts détenues par le Groupe Bernard Tapie. Sans trop de suspense, la juridiction a donc donné son accord pour qu'elles soient toutes reprises par Rodolphe Saadé, patron de la multinationale spécialisée dans le transport de marchandises dont le siège est à Marseille.

Près d'un an après le décès de Bernard Tapie puis une bataille devant les tribunaux, CMA CGM prend donc seul les commandes du navire amiral de la presse du sud de la France.

"Voilà une excellente nouvelle pour les CSE et syndicats que je représente et qui depuis le début de la procédure se battent pour que l'offre de la CMA soit choisie, a réagi auprès de l'AFP leur avocate Catherine Szwarc. Seule cette offre garantit la pérennité des titres La Provence et Corse-Matin, seule cette offre garantit le maintien des emplois et le développement de l'entreprise", a-t-elle estimé. 

Long feuilleton judiciaire

Cette décision du tribunal vient marquer la fin d'un long feuilleton judiciaire et commercial. Pour CMA CGM, ce rachat avait commencé à se dessiner au terme du second appel d'offres lancé en février, quand les co-liquidateurs de GBT n'avaient retenu que l'offre de l'armateur. Ce dernier avait posé 81 millions d'euros sur la table, écrasant l'offre de 20 millions d'euros formulée par Xavier Niel.

Mais le fondateur de Free avait ensuite tenté de faire valoir son droit de veto en tant qu'actionnaire majoritaire, une clause suspendue par le tribunal de commerce de Marseille pour éviter tout conflit d'intérêt.

Fin août, l'accord finalement scellé entre les deux mastodontes de l'économie prévoyait notamment la création d'une coentreprise censée développer une nouvelle imprimerie dans le Var d'ici 2024. Celle-ci pourrait assurer l'impression de l'ensemble des titres du groupe La Provence, hors Corse-Presse, et du quotidien régional Nice-Matin, propriété de Xavier Niel. 

À Corse-Matin, chez certains syndicats, on attend désormais de voir quels seront les projets et la stratégie du nouveau patron de La Provence pour le quotidien insulaire. "On espère une communication pour la mi-octobre", glisse un représentant syndical.

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