Racisme, discrimination, homophobie en Corse : cinq questions à Frédéric Potier

Les actes racistes, homophobes ou de discrimination sont en hausse en Corse par rapport aux années passées. Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, tient à nuancer ces chiffres.

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Depuis le 1er janvier 2020, 21 infractions pour racisme, discrimination ou homophobie ont été relevées en Corse contre 17 en 2019, soit une évolution de +16,67%. On en dénombrait 14 en 2018, 19 en 2017 et 18 en 2016.

La majorité de ces infractions sont des contraventions : 15 contre 11 en 2019, soit une augmentation de +66,7%. Le reste des infractions concernent des délits : 6, même chiffre qu'en 2019.

Il n'y a pas de spécificité corse.

Frédéric Potier

Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT, était en Corse mardi 22 septembre 2020.

L'objet de sa venue : animer une réunion mensuelle à la Préfecture de la Haute-Corse autour de ces thématiques en présences de plusieurs associations.

Quelques heures plus tard, Frédéric Potier a répondu à nos questions sur le plateau de France 3 Corse Via Stella.
  • Comment se situe la Corse par rapport au reste de la France ? 
"Les chiffres sont en légère augmentation mais ce n'est pas une spécificité ni un point forcément noir. Cette augmentation globale de la violence ou des actes haineux, c'est quelque chose que l'on retrouve en métropole et dans d'autres pays européens, donc moi je ne m'en alarme pas particulièrement".

"Ces chiffres ne disent pas tout des réalités territoriales d'où cet échange que nous avons eu cet après-midi avec plusieurs associations"
  • Que constatent les associations sur le terrain ? Sur quoi travaillent-elles ? 
"Elles appellent à la vigilance parce que lutter contre le racisme, l'homophobie ou l'antisémitisme, ça demande des efforts au quotidien. Donc il ne faut pas baisser la garde".

"J'ai observé des programmes tout à fait intéressants sur la sensibilisation de jeunes, sur des expositions, sur le travail avec les collectivités locales. Ces associations disent : 'Attention, on a encore beaucoup de choses à faire, aidez-nous'".
  • On peut souvent lire sur les réseaux sociaux que la Corse est raciste. Qu'en est-il vraiment par rapport au reste du pays ?
"Je crois que tous les territoires sont traversés par ces fléaux, qu'il n'y a pas de spécificité corse, qu'il n'y a pas de fatalisme et qu'il faut regarder les chiffres et au-delà des chiffres les réalités territoriales en face. Je crois qu'on a tous une marge de progrès".
  • "La Corse raciste", un cliché ?
"Oui je crois que c'est largement un cliché. On trouve du racisme dans tous les territoires français, je crois que l'homophobie aussi n'est pas réservée à une classe sociale ou a des territoires en particulier".
  • Est-ce plus difficile de travailler sur l'homophobie en Corse qu'ailleurs ?
"Je ne sais pas si c'est plus difficile. En tous cas, nous voyons bien que pour des collégiens et des lycéens, cela reste un tabou difficile à lever. Et là encore, il faut trouver les outils les plus adaptés".

"Il faut travailler avec les associations qui ont un discours adapté parce que l'on ne parle pas de ces sujets-là impunément à des jeunes qui sont en pleine construction individuelle et sexuelle".

"Je ne crois pas qu'il y ait de spécificité corse, il n'y a que des travaux à mener"
 
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