Rapport sur l'agression d'Yvan Colonna : "Pour nous, le surveillant n'a rien à voir, il fait ce qu'il peut avec les moyens qu'il a"

Jeudi 28 juillet, la Première ministre a décidé de rendre public le rapport de l'inspection générale de la justice sur l'agression d'Yvan Colonna au sein de la maison centrale d'Arles. Deux personnes sont inquiétées : la directrice de l'établissement et un surveillant. Des surveillants pénitentiaires réagissent.

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De la "stupéfaction" et de "l'incompréhension". Pour Benjamin Marrou et Cyril Huet-Lambing, respectivement secrétaire général adjoint UFAP-UNSA Justice Paca-Corse et représentant national adjoint du Syndicat pénitentiaire des surveillants en charge de Paca-Corse, le rapport de l'inspection générale de la Justice sur l'agression d'Yvan Colonna, rendu public le 28 juillet dernier, ne tient pas.

Le document de 62 pages, anonymisé, pointe notamment plusieurs manquements de la part du personnel de l'établissement : la directrice et un surveillant. "Je pense qu'il y a eu une commande politique en disant, il faut trouver un responsable, il faut qu'on puisse présenter à l'opinion publique, aux journalistes et à tout le peuple corse qui a manifesté son mécontentement des fusibles. Ils ont trouvé la directrice qui est à six mois de la retraite et l'agent qui est au bas de l'échelle qui était présent ce jour-là sur le secteur où l'agression a eu lieu", estime Cyril Huet-Lambing.

"Il est seul pour gérer un nombre incommensurable de détenus"

Selon les deux syndicalistes, cette agression serait, notamment, une des conséquences d'un manque de personnel au sein de la maison centrale d'Arles et de tous les établissements pénitenciers en général. "Il y a un manque considérable d'agents et la politique ce n'est pas d'en mettre plus. On nous rajoute des taches, des missions, mais les surveillants ne peuvent pas tout faire. Il y a des problématiques, mais elles ne sont pas liées au personnel, mais au manque d'effectifs, aux prises de décisions en haut lieu. Elles ne sont pas liées au petit personnel qui fait ce qu'il peut avec les moyens qu'on lui donne", souligne Benjamin Marrou. "On ne peut pas reprocher quelque chose à un agent quand il est seul pour gérer un nombre incommensurable de détenus, avec des gros profils. Ce n'est pas possible de faire porter le poids de toutes les défaillances de notre administration à un agent", complète Cyril Huet-Lambing.

Ce dernier attend également "que tous les responsables de la chaîne de hiérarchie prennent leurs responsabilités à leur niveau. Car entre les deux personnes inquiétées, il y a du monde qui commande."

Afin de manifester leur mécontentement, un appel à la mobilisation a notamment été lancé par le syndicat pénitentiaire des surveillants de la région Paca-Corse, jeudi 4 août, à 6 heures, devant la maison centrale d'Arles.

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