Rassemblement de soutien à des militants nationalistes : relaxe et prison avec sursis pour des violences contre des CRS

Ce lundi 26 juin, deux militants nationalistes ont été jugés par le tribunal de Bastia pour des violences commises sur des CRS lors d’un rassemblement de soutien à deux autres militants nationalistes mis en examen le 6 juin dernier.

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Deux militants nationalistes membres de Ghjuventù Libera et Corsica Libera âgés de 20 et 44 ans, ont été jugés par le tribunal de Bastia, ce lundi 26 juin.

Les deux prévenus étaient poursuivis pour des violences physiques envers des CRS lors d’un rassemblement de soutien à deux autres militants nationalistes mis en examen, au début du mois, pour détention et transport d'engins explosifs et incendiaires lors d’incidents survenus en marge d’une manifestation de soutien à Yvan Colonna en mars 2022.

Le plus jeune prévenu a été condamné à quatre mois de prison avec sursis. Il a reconnu les faits et a été confondu par les caméras de vidéosurveillance. Le plus âgé, mis en cause par trois membres des forces de l’ordre mais qui n’a pas été filmé en train de commettre des violences, a été relaxé au bénéfice du doute.

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Rassemblement de soutien à des militants nationalistes : relaxe et prison avec sursis pour des violences contre des CRS ©France Télévisions

Barricades et charges ?

Le 6 juin dernier, après l’annonce de la mise en examen de deux militants nationalistes un rassemblement de soutien est organisé devant les grilles du palais de justice de Bastia. Ce dernier rassemble une cinquantaine de personnes.

Selon les dires des deux CRS blessés, vers 17 heures, s’opèrent des « tentatives de barricades » dans la zone du palais de justice. « On a pensé que ça pouvait bloquer l’accès au palais donc nous sommes intervenus. » Envoyés en « mission de sécurisation » en Corse, les deux hommes étaient absents lors de l’audience, « leur unité est repartie », a précisé la partie civile.

Le prévenu le plus âgé explique quant à lui : « Les jeunes n’avaient pas encore essayé de barricader la route que les CRS sont arrivés et ont gazé tout le monde. » Il déclare que les forces de l’ordre ont chargé à deux reprises.

« Des jeunes surexcités » et des « violences réciproques »

Lors de ses réquisitions, le ministère public a décrit « des faits insupportables » et a estimé que « les CRS ne sont pas là pour se faire frapper dessus ». Selon lui, pas de charge, mais des « CRS qui essayent de libérer l’accès au palais face à des jeunes surexcités ». Il réclame ainsi huit mois de prison ferme aménageables à l’encontre de chaque prévenu, assortis de 1.500 euros de dommages et intérêts. Tous deux étaient placés sous contrôle judiciaire depuis juin dernier.

Pour Maître Alexis Ori, conseil du plus jeune prévenu, il s’agit de « violences réciproques ». En s’appuyant sur les images, il note qu'un des CRS « lui a porté deux coups de tonfa dans les genoux ». Il continue : « Les CRS ont failli à leur mission, ils ont commis des violences disproportionnées » et a demandé une condamnation à du sursis ou à une amende.

Maître Marc-Antoine Luca, avocat du second prévenu, réclamait quant à lui la relaxe. « Il y a un doute certain qui doit profiter aux prévenus », a-t-il plaidé lors de l’audience décrivant « un dossier truffé d’erreurs, d’approximations, d’aberrations. »

Les interpellations des deux militants nationalistes jugés ce lundi avait été dénoncées par Corsica Libera, Ghjuventù Libera, Gjuventù in Core, Core in Fronte et l’association Aiutu Paisanu.

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