L'intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ce jeudi 13 avril. Des perturbations sont en conséquence à prévoir dans le secteur des transports insulaires. Il s'agit du douzième appel à la grève, à la veille du rendu des conclusions du Conseil constitutionnel sur cette réforme.
Une de plus : les syndicats appellent ce jeudi 13 avril à la mobilisation - la douzième journée depuis le début du mouvement - contre la réforme des retraites.
Conséquence directe : plusieurs perturbations sont à prévoir dans le secteurs des transports insulaires. En premier lieu, le réseau ferroviaire.
Les chemins de fer de la Corse préviennent ainsi que seules les circulations sur les périurbains d'Ajaccio, de Balagne et de Bastia seront assurées sur la journée. Aucun moyen de substitution par autocar ne sera mis en place pour les autres trajets.
Pour les transports aériens, Air Corsica précise qu'aucune annulation n'est prévue pour les lignes de service public.
Enfin, côté maritime, plusieurs modifications d'horaires des traversées Corse-continent ont bien été annoncées par la Corsica Linea, mais elles découlent, plutôt que de la grève, des mauvaises conditions météorologiques prévues en mer.
Ainsi, pour la journée du 13 avril :
- La traversée Ile-Rousse-Marseille, navire Monte d'Oro : le départ initialement prévu à 19h00 est avancé à 11h00 pour une arrivée prévue à Marseille le 14 avril à 7h00.
- La traversée Propriano-Marseille, navire A Nepita : le départ initialement prévu à 18h30 est avancé à 08h30 pour une arrivée prévue à Marseille le 13 avril à 21h00.
- La traversée Ajaccio-Marseille, navire Vizzavona : le départ initialement prévu à 18h15 est avancé à 10h30 pour une arrivée prévue à Marseille le 14 avril à 06h45.
Le très attendu avis des Sages, rendu vendredi
Cette nouvelle journée de grève prend place à la veille du rendu des conclusions du Conseil constitutionnel sur la conformité du texte de la réforme des retraites, ce vendredi 14 avril.
Composé de neuf membres - trois nommés par le président de la République, trois par le président du Sénat et trois par le président de l'Assemblée nationale, pour un mandat de neuf ans non-renouvelable, et à raison d'un renouvellement par tiers tous les trois ans -, appelés les "Sages", le Conseil constitutionnel est notamment chargé de contrôler la constitutionnalité, sous saisine, et d'émettre des avis.
Pour cette réforme des retraites, ce sont quatre recours que le Conseil a dû étudier : un premier déposé par la Première ministre, Elisabeth Borne, sur la "conformité du texte" dans son ensemble avec la Constitution, un second des sénateurs de gauche, un troisième émanant de la Nupes, et un dernier du Rassemblement national.
La décision des Sages est particulièrement attendue, aussi bien du côté du gouvernement que des oppositions, dans ce qui se profile comme l'une des plus grandes crises politiques françaises depuis les "gilets jaunes".
S'ils choisissent de valider le projet de loi, la réforme des retraites pourra être promulguée par le président de la République. En cas de censure partielle, un nouveau vote sur le texte pourrait avoir lieu, ou le chef de l'Etat pourrait demander une seconde délibération, indique Benjamin Morel, maître de conférence en droit public auprès de FranceInfo.
Enfin, une censure totale empêcherait la promulgation de la loi, qui devra alors être redéposée par le gouvernement, impliquant le lancement d'un nouveau processus parlementaire à l'Assemblée nationale et au Sénat.