Le groupe Libertés Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot) a déposé, ce vendredi 17 mars, une motion de censure transpartisane contre le gouvernement à l’Assemblée nationale. La veille, la Première ministre a déclenché l’article 49.3 afin d’adopter le projet de loi sur la réforme des retraite sans vote du Palais Bourbon.
Les députés du groupe indépendant Liot, dont font partie les trois élus nationalistes corses, ont annoncé, vendredi 17 mars, à l'Assemblée nationale le dépôt d'une motion transpartisane de censure du gouvernement. Cette motion est cosignée par des élus de la Nupes, en riposte au déclenchement du 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.
"Le vote de cette motion permettra de sortir par le haut d'une crise politique profonde", a déclaré devant la presse le chef de file du groupe, Bertand Pancher, regrettant qu'aucun député LR n'ait souhaité s'associer au texte.
Une quinzaine d'élus Liot sont les premiers des 91 signataires du texte, parmi lesquels figurent également des députés des quatre groupes d'opposition qui composent la coalition de gauche Nupes. "Voter la motion de censure, c'est voter contre la retraite à 64 ans et faire tomber le gouvernement. Qui sème le chaos, récolte la censure!", a réagi la patronne des députés LFI Mathilde Panot.
" L’apogée d’un déni de démocratie"
"Je regrette que les collègues de LR ne soient pas signataires de cette motion. J'espère qu'ils seront nombreux à la voter", a dit M. Pancher, qui a tenté jusqu'au dernier moment de convaincre des députés de droite. La décision de déclencher le 49.3 "est l'apogée d'un déni de démocratie inacceptable dans sa constance et son mépris de nos institutions et de nos corps sociaux", est-il notamment écrit dans le texte de la motion.
Le groupe RN de Marine Le Pen a également l'intention de déposer une motion de censure, mais celle de Liot, petit groupe indépendant sans couleur politique marquée, est susceptible de fédérer le plus grand nombre d'opposants.
Pour faire tomber le gouvernement, une motion de censure devra recueillir une majorité absolue à l'Assemblée nationale, soit 287 voix. Ce qui nécessiterait notamment qu'autour d'une trentaine de députés LR (sur 61) apportent les leurs lors du vote, une hypothèse qui paraît improbable.
AFP.