La rentrée pour les 47.114 élèves du premier et du second dégrés, en Corse, c'est demain. Il va falloir prendre ses marques, et particulièrement pour les enfants de 3 ans, qui, pour la première fois, à la suite de la loi "Pour une école de la confiance", sont tenus d'aller en classe. 

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Les 62 établissements de maternelle de l'île, demain, verront arriver cette année quelques centaines d'élèves de plus. 
Des tout-petits qui, pour la première fois, vont découvrir les bancs de l'école. 
 


C'est l'un des changements majeurs de cette nouvelle rentrée scolaire. 
L'âge de l'école obligatoire n'est plus de 6 ans, depuis la loi "Pour une école de la confiance", adoptée le 4 juillet dernier. 

Article 11 : L'instruction est obligatoire pour chaque enfant dès l'âge de trois ans et jusqu'à l'âge de seize ans

De nombreux enfants étaient déjà scolarisés avant 6 ans, en maternelle, mais 500 petites filles et petits garçons sont néanmoins concernés en Corse. 
Sur l'ensemble du pays, le chiffre s'élève à 26.000 nouveaux élèves. 
 

Les Assises de la maternelle, qui s'étaient réunies en mars 2018, avaient conclu que "c'est entre 3 et 6 ans qu'il est possible de lutter efficacement contre l'inégalité devant le langage, et de susciter le plaisir d'apprendre". 

Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, veut mettre l'accent sur l'importance de la scolarité très tôt, pour former les enfants de la meilleure manière possible. 
Il faut dire que les statistiques de la France, dans le domaine, sont alarmantes. Des évaluations réalisées en 2018 sur les élèves âgés de 15 ans soulignent un retard sur les élèves des autres pays de l'Union Européenne. 
  • 21,5 % ont un faible niveau de lecture (19,7 % en moyenne en Europe)
  • 23,5 % ont un faible niveau en culture mathématique (22,2 % en Europe)
  • 22,1 % ont une faible culture scientifique (20,6 % en Europe)
Pour redresser la barre, l'école française veut dont mettre le paquet sur le primaire. 
Et promet que, progressivement, les effectifs des classes en seront limités à 24 élèves...
 
 

La réforme du baccalauréat

C'est l'un des autres grands chantiers de cette année scolaire. La nouvelle organisation, c'est pour cette année.
Pour celles et ceux qui rentrent en première, pour la première fois, se seront ni en S, ni en ES, ni en L. 
C'est désormais le temps du tronc commun et des trois spécialités. 

Là encore, la raison, ce sont les statistiques, qui, pour Jean-Michel Blanquer, imposent de changer de méthode. 61% des étudiants ne parviennent pas au terme des études dans lesquelles ils se sont initialement engagés.
Le tronc commun est sensé multiplier les chances des élèves, et leur ouvrir d'autres possibilités. 
En Corse, ils sont 22.489 élèves inscrits au lycée. 

Conséquence de ces changements, un nouveau bac. 
Les terminale, en juin 2020, seront les derniers à connaître le bac traditionnel. Ensuite, l'évaluation en français se fera toujours en première, mais il n'y aura plus que quatre épreuves finales en juin pour les élèves de terminale, qui constitueront 60 % de la note finale. La philosophie, deux spécialités et un oral. 
Les 40 % restant seront évalués en contrôle continu. 
 
 

Une année test pour Jean-Michel Blanquer

La pression n'est pas que sur les élèves, à la veille de la rentrée. 
Le ministre de l'Education nationale le sait, les réformes, dans le secteur, passent mal.
Ou plutôt, ont du mal à passer. 

Et six de ses prédécesseurs se sont vu désigner la porte du ministère, après les mouvements de contestation de la rue, et plus encore, des profs et des personnels de l'Education nationale.
 
Au printemps dernier, des inquiétudes se sont faites entendre, de plus en plus clairement, du côté des syndicats.
Des menaces de préavis de grève pour septembre ont été brandies à plusieurs reprises.  
Le SNES, syndicat majoritaire dans le pays, farouchement opposé à la réforme, a annoncé des mouvements de grève pour les deux premières semaines de septembre. 
Et l'examen du Bac a été perturbé par des correcteurs mécontents, qui ont refusé de rendre les copies dans les temps. 

L'automne s'annonce donc compliqué pour Jean-Michel Blanquer. 

 
   
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