Le gouvernement a abaissé mardi de 90 km/h à 80 km/h la limitation de vitesse sur les routes secondaires à double sens, une décision contestée mais qu'il juge indispensable pour endiguer la hausse de la mortalité routière. En Corse, tout le réseau routier (ou presque) est concerné.
Cette réduction de la vitesse est l'une des 18 mesures annoncées à la sortie d'un Conseil interministériel de sécurité routière (CISR) organisé mardi à Matignon.
Sa mesure la plus emblématique, l'abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes à double sens, sans séparateur central (terre-plein, glissière), entrera en vigueur le 1er juillet. Les routes à deux fois deux voies resteront limitées à 90 km/h.
2 700 km de routes concernées en Corse
En Corse, la quasi-totalité du réseau routier, qui ne compte que quelques kilomètres de voies à double sens avec séparateur, est concernée. L'île compte un peu plus de 2 460 km de routes départementales et 330 de routes territoriales (anciennes routes nationales). Rien ne laisse penser que la mesure ne s'y appliquera pas.Ce plan entend faire reculer le nombre de morts sur les routes, reparti à la hausse (3.477 tués en 2016) (3.268 en 2013). En 2016, 34 personnes ont trouvé la mort sur les routes corses. La principale cause d'accident reste la vitesse excessive, qui apparaît dans un accident mortel sur trois.
Cette mesure "peut permettre de sauver chaque jour une nouvelle vie, soit entre 350 et 400 chaque année", a souligné le Premier ministre, en précisant que le surplus de recettes engendré par les PV serait dédié "en intégralité" aux soins des accidentés.
Une mesure contestée
Les associations d'automobilistes et de motards, elles, contestent son efficacité.L'abaissement de la vitesse sur ces tronçons est "une mesure politique regrettable", a déclaré le président de 40 millions d'automobilistes, Daniel Quéro.
"Il n'y a pas de raison de toucher à la vitesse, les véhicules s'améliorent, la qualité des routes aussi. Et il y a déjà des panneaux abaissant la vitesse à 70 km/h quand il y a un danger", peste-t-il, dénonçant "une mesure répressive de plus".
Selon un sondage Harris Interactive publié mardi pour RMC et Atlantico, 59% des Français sont opposés à cette mesure et 83% pensent qu'elle vise surtout à accroître le montant total des contraventions.