Les vendanges 2017 sont terminées et le premier bilan est peu rassurant. Dans certains vignobles, la production est réduite de moitié. La profession espère un classement en calamité agricole.
Pour les vignerons corses, l’été a été compliqué. Habituellement, le raisin récolté pendant l’été macère dans les cuves. Cette année, il y en a beaucoup moins que d’habitude. En cause, la sécheresse qui a fait des dégâts considérables. « On est sur des pertes de récoltes qui varient entre 30 et 50%, avec tout ce que ça comporte derrière comme la perte de production », indique Louis Musso, président de l'A.O.C. Ajaccio.
Pour l’heure, le vin n’est pas encore en bouteille mais il faut déjà penser à la suite et aux conséquences de cette chute de la production sur l’activité. « On a des choix draconiens à faire en termes de choix commerciaux. Tous les clients ne pourront pas être servis. On sait le temps et le mal qu’on doit se donner pour fidéliser nos clients », confie Laetitia Tola, vigneronne Clos Ornasca.
« L’ensemble va faire un vin de qualité »
La sécheresse a touché l’ensemble de l’île, mais les conséquences n’ont pas été les mêmes d’un vignoble à l’autre. De son côté, le domaine Gentile à Patrimonio a subi une baisse de 10% de sa récolte. Une baisse raisonnable qui lui permet de voir le bon côté de la situation. « C’est une année assez surprenante parce que l’on s’est posé pas mal de questions. On ne voulait pas que ça soit la même année qu’en 2003.
Et finalement, malgré la sécheresse, malgré la canicule, malgré le fait que nous ayons commencé les vendanges très tôt, la maturité est assez exceptionnelle. On à la fois le sucre mais aussi tout ce qui est polyphénol. L’ensemble va faire un vin de qualité », livre Jean-Paul Gentile, vigneron au domaine Gentile.
Néanmoins cela ne suffira peut-être pas à rassurer les viticulteurs les plus touchés. Il est encore trop tôt pour connaître les chiffres de la récolte 2017 en Corse, mais ils seront loin des 388 000 hectolitres de l’année dernière.
La profession a déjà engagé une procédure de classement en calamité agricole. Une procédure qui si elle aboutit lui permettra de bénéficier d’indemnités.